La mobilisation contre la stigmatisation et la xénophobie s'intensifie à Goma. Elle fait suite aux cas des menaces subies à l'encontre des personnes parlant le kinyarwanda, certaines d'entre elles ayant été attaquées par des individus.
"Avec les amis des autres communautés, nous voulons conquérir la paix, la paix qui a été vécue dans le passé quand un Tutsi était en harmonie avec un Nande, un Hunde, un Hutu, un Pygmée et un Twa ou avec un Tembo, Kano, Nyanga et toutes les communautés de notre chère province", explique David Karambi, président de la communauté Tutsi du Nord-Kivu espère voir la situation revenir à la normale.
C'est le même discours que tiennent les organisations de jeunes et d'autres mouvements citoyens. Hervé Amani, membre du mouvement citoyen Filimbi, trouve la situation actuelle "inacceptable" et estime qu'"en tant que leaders d'opinion, nous avons la tâche d'interdire ou de bannir ce message de haine, de xénophobie et de discrimination envers les autres communautés".
Pour la présidente du parti politique "Nouvel Elan", dans la province du Nord-Kivu, les populations doivent faire la part des choses. Kayumba Mamy estime que le Congo a affaire à la politique de Kigali et non aux populations parlant le Kinyarwanda.
"Il y a plus de 300 groupes ethniques, plus de 200 tribus au Congo, et je crois que la promotion de la paix, la promotion du bien-être est le meilleur pour nous et bénéfique pour nous tous et faire la différence entre le régime de Kagame et la population rwandophone", rappelle-t-elle.
Même son de cloche de la part du député national Josué Mufula, qui demande aux populations de mettre de côté ce qui divise le peuple et de se rallier aux forces armées de la RDC au lieu de faire de la discrimination.
"Tout en encourageant l’esprit patriotique manifesté en soutenant nos forces armées, j’exhorte à tous d’éviter tout acte de profilage racial, la stigmatisation ainsi que la xénophobie. Privilégions plutôt le vivre ensemble comme depuis toujours par l’amour du prochain et la tolérance", exhorte-t-il.
Pour rappel, c'est depuis la publication du communiqué du gouvernement congolais indexant le Rwanda comme un pays servant de base arrière aux rebelles du M23 que les messages de haine et de xénophobie ont pris de l'ampleur dans l’Est du pays.