"Le Ministère public de la Confédération (procureur général suisse, ndlr) confirme avoir reçu une demande d'entraide judiciaire dans ce contexte", a-t-il indiqué. "La demande sera traitée en priorité", a précisé une porte-parole du procureur suisse, Nathalie Guth, sans toutefois donner de détails sur ces investigations.
Mais on sait qu’au centre des questions figure le versement controversé de 6,7 millions d'euros qui aurait transité entre le patron d'Adidas d'alors, Robert Louis-Dreyfus, des instances de la Fifa et la Fédération allemande (DFB). Cette affaire qui avait été révélée mi-octobre par le magazine allemand Der Spiegel, évoquait des soupçons de caisse noire pour acheter des voix lors de la décision, prise en 2000, d'attribuer le Mondial-2006 à l'Allemagne.
A en croire Wolfgang Niersbach, impliqué dans l’affaire, les 6,7 millions d'euros qui intéressent le parquet ont été versés à la Fifa en 2002, par l'intermédiaire du désormais défunt Robert Louis-Dreyfus, pour s'assurer d'une subvention pour l'organisation du Mondial-2006.
Par la suite, selon la presse allemande, Robert Louis-Dreyfus aurait été remboursé en 2005 de manière détournée par la DFB, au titre d'une contribution à un programme "culturel" de la Fifa. C'est ce dernier versement qui intéresse le parquet allemand pour qui les fonds ont été "effectivement utilisés à d'autres fins" et n'étaient pas "déductibles" des impôts.
Plusieurs personnes sont soupçonnées de "fraude fiscale aggravée" pour avoir "soumis dans leurs responsabilités antérieures des déclarations d'impôts inexactes", selon Mme Niesen, des faits passibles de "six mois à dix ans de détention". Au cœur de ce scandale se trouvent l'ex-président de la DFB, Wolfgang Niersbach, son prédécesseur Theo Zwanziger et l'ex-secrétaire général de la Fédération, Horst Schmidt.
En novembre dernier, les autorités allemandes avaient procédé à des perquisitions visant à établir s'il y a eu fraude fiscale. Les perquisitions ne portaient pas sur de possibles faits de corruption ou d'abus de bien social, comme initialement envisagé par la justice, car ces chefs-là sont en effet prescrits, avait indiqué Nadja Niesen, porte-parole du parquet de Francfort.
Avec AFP