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Moscou prône des discussions entre Kurdes et régime syrien


Le président russe Vladimir Poutine s'exprime lors d'une réunion au Kremlin à Moscou, le 15 février 2018.
Le président russe Vladimir Poutine s'exprime lors d'une réunion au Kremlin à Moscou, le 15 février 2018.

Les Kurdes syriens devraient discuter avec Damas, a estimé dimanche un haut responsable russe, alors que le prochain retrait américain de Syrie fait craindre pour le sort de leurs alliés kurdes, menacés par Ankara.

"S'il n'y a plus de troupes étrangères dans le nord-est de la Syrie, je pense que la meilleure solution serait de débuter une dialogue entre les Kurdes et Damas", a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Verchinine lors de la conférence sur la sécurité de Munich.

"Les Kurdes font partie de la population de Syrie. Bien sûr, nous connaissons les problèmes entre Damas et les Kurdes mais je crois qu'il existe une solution à travers le dialogue", a-t-il insisté.

Washington, qui prévoit de retirer ses 2.000 soldats de Syrie dans les prochaines semaines, a demandé à ses alliés de constituer une "force d'observateurs" dans le nord-est du pays pour garantir la sécurité des Kurdes, qui ont mené les combats au sol contre le groupe Etat islamique (EI), avec l'appui d'une coalition internationale.

Mais cette proposition a été rejetée vendredi à Munich par les partenaires des Etats-Unis au sein de la coalition, dont la France et l'Allemagne, laissant en suspens l'avenir des zones contrôlées au nord par la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) que la Turquie veut neutraliser.

"Notre principale préoccupation, avant comme après le retrait américain, est la sécurité de notre frontière", a répété dimanche à Munich le ministre turc de la Défense Hulusi Akar, réaffirmant que "les YPG sont un groupe terroriste".

"Nous voulons répondre aux inquiétudes de notre allié turc, mais nous sommes très soucieux d'éviter que les Forces démocratiques syriennes (FDS, alliance locale à dominante kurde qui combat l'EI) aux côtés desquelles nous avons mené le combat ne soient pas maltraitées" après le départ américain, a commenté l'envoyé spécial américain pour la Syrie, James Jeffrey.

Il a promis que le retrait se ferait par étape et que Washington conserverait des "capacités" dans la région.

Dimanche, la ministre française des Armées Florence Parly a martelé dans la presse que les Kurdes syriens ne devaient pas devenir de nouvelles "victimes" du conflit.

"La solution par défaut, c'est un accord entre le régime syrien et les Kurdes. Mais cela ne se fera pas forcément, Damas veut récupérer sa souveraineté. D'où l'importance des Russes dans le jeu", a commenté samedi auprès de l'AFP une source gouvernementale française.

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