"Nous avons déposé nos objections auprès des autorités électorales dans l'ensemble des 39 districts d'Istanbul", a déclaré le chef du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) pour la province d'Istanbul, Bayram Senocak.
"Nous avons identifié des irrégularités qui remettent en cause le principe d'élections justes", a-t-il ajouté.
Il a notamment affirmé qu'il existait dans certains cas des "écarts exorbitants" entre le nombre réel des suffrages reçus par le candidat de l'AKP et le comptage transmis aux autorités électorales par des bureaux de vote.
D'après les médias turcs, l'AKP devait également introduire des recours pour contester les résultats à Ankara.
D'après les chiffres provisoires, les élections dans les deux plus grandes villes de Turquie ont été remportées par les candidats du bloc d'opposition constitué du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) et du Bon parti (droite).
La perte de ces deux villes dirigées depuis 25 ans par l'AKP et des formations islamistes qui l'ont précédé est un revers inédit pour M. Erdogan, qui a fait une campagne électorale acharnée pour éviter un vote sanction en pleine tempête économique.
L'agence de presse étatique Anadolu a rapporté mardi que le candidat de l'opposition à Istanbul Ekrem Imamoglu l'avait emporté, d'après ces résultats provisoires et non-officiels, avec 48,79% des voix.
Son adversaire de l'AKP, l'ex-Premier ministre Binali Yildirim, arrive derrière avec 48,52% des voix, selon ces résultats rendus publics par Anadolu.
Le président du Haut-comité électoral (YSK) Sadi Güven a déclaré mardi que les résultats provisoires avaient été communiqués aux partis.
Ces derniers avaient jusqu'à mardi 10H00 GMT pour faire appel des résultats auprès des autorités électorales au niveau des districts, qui ont à leur tour deux jours pour juger de la recevabilité de ces recours.
A l'issue de cette période, deux autres appels sont possibles jusqu'au 10 avril, d'abord auprès des autorités électorales au niveau provincial, puis auprès de l'YSK au niveau national.
Dès lundi, des responsables de l'AKP avaient dénoncé des "irrégularités" et demandé le réexamen des dizaines de milliers de bulletins comptés comme nuls à Istanbul et Ankara.