"Je me suis entretenu avec Dmytro Kouleba (ministre ukrainien des Affaires étrangères) pour confirmer que l’UE respecte ses engagements de fournir des munitions à l’Ukraine", a tweeté Josep Borrell.
L'UE s'est mis d'accord en mars sur une dotation d'un milliard d'euros pour les livraisons de munitions prélevées sur les stocks existants des Etats, et un second milliard pour des contrats d'achats communs passés avant le 30 septembre à des entreprises de défense européennes.
Ce deuxième volet fait l'objet de vifs désaccords dans les négociations en cours à Bruxelles. "L’incapacité de l’UE à mettre en œuvre sa propre décision sur l’achat conjoint de munitions pour l’Ukraine est frustrante", avait déploré jeudi M. Kouleba dans un tweet, soulignant que "pour l’Ukraine, le coût de l’inaction se mesure en vies humaines".
L'accord conclu en mars stipule que les achats communs seront réalisés auprès de l'"industrie de défense européenne". La France a une lecture très stricte de cette disposition, ont indiqué plusieurs diplomates européens. Paris refuse de faire rembourser des achats à des entreprises non-européennes ou non installées dans l'UE.
Mais "un certain nombre d’autres États membres doutent que, dans ce cas, les munitions puissent être livrées à temps à l’Ukraine et nous ne devons pas exclure catégoriquement les partenaires d’armement en Australie, en Corée du Sud, en Afrique du Sud ou en Suisse", a expliqué l'un d'eux.
Le plus gros fabriquant européen de munitions, le groupe allemand Rheinmetall, a une usine de fabrication de munitions en Australie et veut pouvoir bénéficier des remboursements européens pour cette production.
Ces discussions seront abordées lundi lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE au Luxembourg à laquelle M. Kouleba participera en visio-conférence. "Le point est en discussion et un accord va être trouvé", a assuré un haut fonctionnaire européen qui s'est voulu rassurant. "Les munitions seront livrées à l'Ukraine dans les délais", a-t-il martelé.