Aung San Suu Kyi, la dirigeante civile du Myanmar (Birmanie) qui a été évincée par un coup d'État le 1er février, a été reconnue coupable d'incitation lundi et condamnée à quatre ans de prison.
Mme Suu Kyi, 76 ans, est une lauréate du prix Nobel de la paix qui a passé 15 ans en résidence surveillée pour avoir résisté aux généraux.
L'armée a pris le pouvoir et a empêché son parti, la Ligue nationale pour la démocratie, d'entamer un second mandat de cinq ans malgré une victoire électorale sans appel.
Plus de 100 ans de prison?
D'autres procès sont en cours contre elle. Si elle est reconnue coupable de tous les chefs d'accusation auxquels elle fait face, Mme Suu Kyi pourrait être condamnée à plus de 100 ans de prison.
Elle est détenue par l'armée dans un lieu inconnu, et le tribunal n'a pas précisé lundi si elle serait transférée dans une prison ou maintenue sous une forme d'assignation à résidence, selon un responsable juridique, qui a relayé le verdict à l'agence Associated Press sous anonymat par crainte d'être sanctionné par les autorités militaires.
Pour rappel, l'armée a pris le pouvoir en invoquant des fraudes électorales massives lors des élections de novembre 2020, mais les observateurs indépendants n'ont pas détecté d'irrégularités majeures.
L'armée face à la rue
L'opposition à la prise de pouvoir par l'armée a surgi presque immédiatement et reste forte. On note même des cas de résistance armée après la répression violente des manifestations pacifiques par les autorités.
Le verdict de lundi pourrait attiser davantage les tensions.
De l'avis des observateurs, les poursuites engagées contre Aung Suu Kyi ont pour objectif de la discréditer et l'empêcher de se présenter aux prochaines élections, étant donné que la Constitution interdit à toute personne condamnée à une peine de prison d'exercer de hautes fonctions.
Avec Associated Press.