Enseigner les langues nationales pour combattre l’analphabétisme, le débat est vieux dans tous les pays africains. La Guinée a déjà tenté une expérience qui n’a pas été tellement une réussite. Toutefois, quelques experts disent qu’il faut commencer, au moins en maternelle, dans sa langue maternelle pour favoriser la réussite scolaire.
Pour l’heure, l’usage des langues maternelles n’est pas tellement encouragé à l’école primaire, même durant la récréation. A une certaine époque, quiconque s’exprimait dans sa langue maternelle dans l’enceinte de l’établissement scolaire était puni, rapporte notre correspondante Kayi Lawson. Antoine Kossi Afeli, chef du département de linguistique à l’université de Lomé parle d’un « climat pollué de façon conflictuelle entre les langues maternelles et le français ». Il explique le fort taux d’échec scolaire au fait que « l’enfant a été scolarisé trop tôt en français alors qu’il ne maîtrisait pas encore sa langue maternelle. »
Pour Antoine Kossi Afeli, l’introduction des langues maternelles à l’école permet d’apporter un début de solution. « Là où on prend les langues maternelles en compte, les taux de réussite sont foudroyants », a-t-il expliqué en citant le succès de l’introduction de la langue bambara dans les deux premières années des écoles de Ségou, au Mali.