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Netanyahu à Washington pour rencontrer son "véritable ami" Trump


Le président Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le 25 janvier 2018, à Davos, en Suisse.
Le président Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le 25 janvier 2018, à Davos, en Suisse.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre lundi son "véritable ami" Donald Trump, lors d'une visite à Washington qui va l'éloigner pour quelques jours d'une politique nationale dominée par des affaires de corruption présumée et une crise gouvernementale.

M. Netanyahu a subi vendredi cinq heures d'interrogatoires de la police à propos d'un dossier compromettant qui pourrait, selon certains commentateurs, provoquer sa chute. La police a recommandé le mois dernier son inculpation pour corruption, fraudes et abus de confiances dans deux autres enquêtes.

Parallèlement, M. Netanyahu est confronté à un début de crise gouvernementale qui pourrait provoquer des élections anticipées.

M. Netanyahu sera accueilli à la Maison Blanche par le président américain qui a, depuis sa prise de fonctions, adopté une politique de soutien sans faille à Israël et son gouvernement.

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Les deux dirigeants s'apprécient mutuellement et utilisent les mêmes arguments populistes. Benjamin Netanyahu, imitant le président Trump, n'a cessé de dénoncer des "Fake news" (fausses nouvelles) à propos des soupçons de corruption qui pèsent sur lui.

"Ils partagent la même idéologie, l'idéologie populiste et conservatrice qui dit que les vieilles élites libérales sont contre nous", explique Gayil Talshir, professeure de Sciences politiques à l'université hébraïque de Jérusalem. "De ce point de vue, la rencontre donne un coup de pouce" à M. Netanyahu.

Lors de sa visite de quatre jours, il doit également participer mardi à la conférence annuelle de l'AIPAC (American Israel Public Affairs Committee), l'influent lobby américain pro-israélien.

Sa visite devrait être dominée par la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d'Israël et la lutte contre l'influence de l'Iran au Proche-Orient.

Rompant avec ses prédécesseurs et passant outre les multiples mises en garde, M. Trump a annoncé le 6 décembre sa décision de reconnaître Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu et d'y transférer l'ambassade des Etats-Unis, actuellement à Tel-Aviv, le 14 mai afin de coïncider avec le 70e anniversaire de la création de l'Etat d'Israël.

S'exprimant à son départ dans la nuit de samedi à dimanche, Benjamin Netanyahu a fait part de son souhait d'inviter Donald Trump à y assister.

"Je veux le remercier. Je vais sans aucun doute discuter avec lui (Trump) de cette possibilité", a-t-il dit sans autre indication.

Contrer l'Iran

Le président américain a aussi gelé le versement de dizaines de millions de dollars d'aide aux Palestiniens.

Ces deux mesures ont provoqué l'ire des dirigeants palestiniens qui ont accusé M. Trump de parti pris en faveur d'Israël et disqualifié les Etats-Unis comme médiateurs dans le conflit israélo-palestinien.

De plus, Jared Kushner, gendre et proche conseiller de M. Trump, s'est vu interdire l'accès aux informations les plus sensibles à la Maison Blanche. Cela pourrait rendre plus délicate sa mission de relancer le processus de paix israélo-palestinien et retarder la présentation d'un accord de paix "ultime" évoqué par le président américain.

Donald Trump a affirmé à de multiples reprises qu'il voulait parvenir à un accord israélo-palestinien que ces prédécesseurs ont échoué à conclure.

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Mais des analystes se demandent comment des progrès peuvent être enregistrés alors que les Palestiniens sont remontés contre les Etats-Unis et que Benjamin Netanyahu est soumis aux pressions des durs de sa coalition pour accélérer la colonisation, voire annexer la Cisjordanie, un territoire palestinien occupé.

Selon un sondage publié en janvier par le Pew Research Centre, une profonde cassure s'est produite entre Républicains et Démocrates à propos du soutien à Israël. 79% des Républicains éprouvent plus de sympathie pour Israël que pour les Palestiniens contre 27% pour Démocrates.

Mais M. Netanyahu ne devrait pas s'inquiéter du retard dans la relance des négociations avec les Palestiniens.

Face à M.Trump et les délégués de l'AIPAC, il devrait surtout parler de l'Iran, ennemi numéro un d'Israël, accusé de vouloir s'implanter militairement en Syrie, pays voisin de l'Etat hébreu.

Benjamin Netanyahu devrait de nouveau appeler à l'annulation ou à la modification de l'accord sur le nucléaire entre les grandes puissances et l'Iran, estime Zalman Shoval, ancien ambassadeur d'Israël à Washington.

"Israël espère que les Américains joueront un rôle plus actif pour tenter de bloquer et de contenir les avancées iraniennes en Syrie", où Téhéran soutient militairement le régime de Bachar al-Assad dans la guerre, ajoute-t-il.

Outre l'important soutien politique, les Etats-Unis versent à Israël, leur principal allié, plus de 3 milliards de dollars d'aide militaire annuelle.

Avec AFP

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