"Il y a 40 ans, des soldats israéliens ont mené une mission historique", "héroïque" et "inoubliable" a déclaré M. Netanyahu lors d'un discours prononcé à l'aéroport d'Entebbe, sur les rives du lac Victoria, à une quarantaine de kilomètres au sud de la capitale Kampala.
Son frère aîné Yonathan, chef du commando, avait péri dans cette opération pour libérer les passagers d'un vol Tel-Aviv Paris détourné sur Entebbe, où les preneurs d'otages avaient été accueillis par le dictateur ougandais Idi Amin Dada.
M. Netanyahu a qualifié sa visite de "très émouvante" et assuré qu'elle symbolise l'évolution des relations entre Israël et l'Afrique.
"Il y a 40 ans, ils ont atterri au beau milieu de la nuit dans un pays mené par un dictateur brutal qui a offert un refuge aux terroristes", a-t-il lancé. "Aujourd'hui, nous avons atterri en plein jour et avons été accueillis par un président qui combat le terrorisme".
Quelque 500 personnes, dont d'anciens soldats ayant participé à l'opération, ont assisté à la cérémonie placée sous très haute sécurité, avec des patrouilles aériennes et navales. Des soldats israéliens ont notamment paradé avec en toile de fond un avion Lockheed C-130 Hercules, similaire à ceux utilisés en 1976.
"L'Afrique est un continent qui monte", a soutenu le Premier ministre : "après de nombreuses décennies, je peux dire qu'Israël revient en Afrique et que l'Afrique revient en Israël".
Dans les années 1960, de nombreux pays africains avaient en effet pris leurs distances avec Israël en raison des guerres de l'Etat hébreu avec ses voisins entre 1967 et 1973 et des liens unissant Tel-Aviv au régime d'apartheid en Afrique du Sud.
"Clarté et courage"
Avant de quitter Israël lundi matin, M. Netanyahu avait qualifié cette tournée d'"historique", rappelant qu'il s'agissait de la première visite d'un Premier ministre israélien en Afrique sub-saharienne "depuis des décennies".
En 2005, alors qu'il n'était pas à la tête du gouvernement, M. Netanyahu s'était déjà rendu en Ouganda et avait dévoilé une plaque à la mémoire de son frère.
Accompagné de 80 hommes d'affaires représentant une cinquantaine d'entreprises israéliennes, M. Netanyahu a débuté en Ouganda une tournée africaine de quatre jours qui l'emmènera aussi au Kenya, au Rwanda et en Ethiopie.
Car Israël cherche à s'assurer le soutien des pays africains dans les institutions internationales, où il fait l'objet de vives critiques liées à l'occupation des Territoires palestiniens ou à ses activités nucléaires.
Le gouvernement israélien a récemment approuvé une proposition d'ouvrir des bureaux de l'Agence israélienne pour le développement international dans ces quatre pays. Cette agence partage avec les pays en voie de développement les technologies et le savoir-faire israéliens.
Selon le bureau de M. Netanyahu, une enveloppe de 13 millions de dollars (11,7 millions d'euros) sera consacrée au "renforcement des relations économiques et de la coopération avec les pays africains". Elle inclut notamment une formation dans les domaines de la "sécurité nationale" et de la santé.
Le Premier ministre israélien devait également prendre part lundi à un mini-sommet régional sur la sécurité et le "terrorisme", rassemblant les chefs d'Etat et de gouvernement kényan, rwandais, éthiopien, sud-soudanais, zambien et malawite.
"J'ai appris de mon frère qu'il faut deux choses pour défaire les terroristes : la clarté et le courage", a affirmé M. Netanyahu. "Lorsque le terrorisme est défait à un endroit, il est affaibli partout. C'est pour cela qu'Entebbe (...) était une victoire pour toute l'humanité".
L'opération d'Entebbe a été "un tournant" pour Israël car le pays a alors appris à se défendre seul, a soutenu M. Netanyahu. "C'était certainement la mission de sauvetage la plus audacieuse de tous les temps".
Avec AFP