Le président nigérian Muhammadu Buhari a approuvé vendredi le budget 2016, après des mois de retard causés par des erreurs et des divergences sur le projet initial.
Le 22 décembre, M. Buhari avait présenté au Parlement un budget record de 6.080 milliards de nairas (environ 30 milliards de dollars, ou 26,5 milliards d'euros). Il n'a été révisé que très légèrement à la baisse vendredi à 6.060 milliards de nairas.
"C'est un immense plaisir pour moi de signer ce budget. Cela représente un vrai gage de confiance envers le peuple nigérian", a déclaré le président lors de la cérémonie à laquelle assistaient, entre autres, les ministres et le président du Sénat.
"L'approbation du budget marque le top départ pour travailler à la relance de l'économie du pays, qui passe dès à présent par l'injection de 350 milliards de nairas dans le développement de projets essentiels" pour le pays.
Le budget approuvé vendredi prévoit une augmentation des dépenses publiques de 20%, financé en partie par des emprunts.
Le budget national, qui dépend à environ 75% de ses revenus pétroliers, a été calculé sur une base de 38 dollars le baril, à peine sous le cours actuel, autour de 40 dollars.
Le président nigérian en avait retardé la signature après une vérification détaillée d'organisations de la société civile qui avaient relevé des erreurs dans les calculs.
Les mêmes dépenses de véhicules, ordinateurs et meubles apparaissaient à 24 reprises, pour un montant total de 46,5 milliards de nairas, une porte ouverte à la corruption, avait dénoncé Olusegun Onigbinde, co-fondateur de BudgIT, une organisation nigériane qui oeuvre pour plus de transparence dans l'action publique.
Le président Muhammadu Buhari, élu il y a un an, a fait de la lutte contre la corruption un des principaux axes de sa politique. Il a affirmé que des avocats avaient repris et corrigé la première version de la proposition et que les responsables de ces erreurs seraient punis.
Le retard accumulé pour approuver le budget annuel n'a pas aidé à dynamiser l'économie de la première puissance du continent, déjà affectée par l'effondrement du cours du brut.
M. Buhari a reconnu vendredi que le Nigeria "traverse ce qui pourrait être la pire période économique que le pays ait jamais connu", mais il garde espoir que ce budget record porte ses fruits.
Son gouvernement s'est engagé à diversifier l'économie, en dynamisant l'agriculture et en renouvelant le secteur industriel pour générer de l'emploi et relancer la croissance. Un programme de développement des infrastructures est également indispensable aux 180 millions de Nigérians, notamment dans le réseau routier, mais aussi en termes de logement et dans le secteur énergétique.
Avec AFP