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Un haut magistrat relaxé dans une affaire de corruption au Nigeria


"One Nation" (une nation), panneau célébrant l'unité du Nigeria, dans le parc Unity Fountain à Abuja, le 7 mars 2016. (VOA/Nicolas Pinault)
"One Nation" (une nation), panneau célébrant l'unité du Nigeria, dans le parc Unity Fountain à Abuja, le 7 mars 2016. (VOA/Nicolas Pinault)

Le tribunal a estimé comme inexistants les éléments à charge : un coup dur pour le président nigérian Muhammadu Buhari et sa lutte anticorruption.

Le juge Adeniyi Ademola, son épouse Tolulope Olabowale, ainsi que l'avocat Joe Agi, ont été officiellement relaxés de 18 chefs d'accusation, notamment d'avoir reçu d'importantes sommes d'argent et des cadeaux pour influer sur des décisions de justice.

Le Parquet avait affirmé avoir trouvé 30 millions de nairas (92.000 euros) sur le compte bancaire de Mme Olabowale et que son fils avait reçu une BMW en cadeau. Les enquêteurs avaient également trouvé d'importantes sommes en devises étrangères au domicile de M. Ademola, ainsi que deux armes à feu non déclarées.

Pourtant, le juge du tribunal d'Abuja chargé de statuer sur cette affaire a estimé que les accusations étaient "hautement hypothétiques", se rangeant à l'avis de la défense qui demandait l'abandon des poursuites.

Le juge Ademola a été en charge de nombreuses affaires très importantes au Nigeria, notamment du procès de l'un des cerveaux du groupe jihadiste Boko Haram.

En 2015, il a ordonné la libération sous caution du dirigeant indépendantiste biafrais Nnamdi Kanu, ainsi que de Sambo Dasuki, ancien conseiller du président Goodluck Jonathan, accusé d'avoir détourné des fonds de l'armée destinés à la lutte contre Boko Haram.

Mais l'actuel président Buhari s'est opposé à la remise en liberté des deux hommes, qui sont toujours incarcérés malgré de nombreux appels à faire appliquer les décisions de justice les concernant.

Le juge Ademola fait partie des sept juges arrêtés en octobre dernier par les services secrets nigérians, hors des circuits judiciaires traditionnels : ces arrestations avaient provoqué de vives indignations dans le pays.

Le parti de l'opposition, le Peoples Democratic Party (PDP) a accusé M. Buhari, qui a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille, de mener une "chasse aux sorcières" en ne visant que des personnalités de l'ancienne administration.

Avec AFP

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