Lors du premier raid jeudi, les jihadistes ont attaqué le village de Pulka près de la frontière avec le Cameroun, où ils ont enlevé 18 filles.
Les combattants "sont arrivés dans des pick-up autour de 6H00 (05H00GMT) et ont pris 14 jeunes filles âgées de 17 ans et moins pendant que les résidents fuyaient dans la brousse", a déclaré à l'AFP un responsable local joint au téléphone.
"Ils ont attrapé quatre autres filles qui fuyaient (...) dans la brousse à l'extérieur du village", a-t-il ajouté sous couvert d'anonymat, par peur de représailles.
Selon ce responsable, les assaillants étaient des hommes de la faction d'Abou Mosab Al Barnaoui, désigné l'an dernier par l'organisation Etat islamique (EI) - à laquelle Boko Haram avait prêté allégeance en 2015 - à la tête du groupe en remplacement du leader Abubakar Shekau.
Cette attaque a été confirmée par un autre habitant, affirmant que les filles ont été enlevées pour servir d'épouses aux combattants.
"Ils n'ont pas tenté de tirer sur les gens qui fuyaient le village", a-t-il dit.
Le deuxième incident a eu lieu vendredi près du village de Dumba, sur les rives du lac Tchad, après le refus d'un berger de payer les jihadistes pour bénéficier de leur protection, selon Adamu Ahmed, membre d'une milice anti-Boko Haram.
Ils lui avaient donné trois jours pour payer, mais il a décidé de fuir avec sa famille et son troupeau pour leur échapper.
"Quand les hommes armés de Boko Haram sont venus pour l'argent, ils se sont rendu compte qu'il était parti en emmenant tout et ils ont décidé de le poursuivre à moto", a déclaré M. Ahmed.
"Ils l'ont rattrapé près de Dumba où ils l'ont massacré et ont abattu 50 de ses bovins (...) Ils ont emmené quatre femmes de sa famille et le reste du troupeau", a-t-il ajouté.
L'adoubement de Barnaoui par l'EI avait révélé des dissensions au sein du groupe, Shekau étant très critiqué pour les tueries de masse et les attentats-suicides perpétrés contre des civils.
Barnaoui et son bras droit Mamman Nur - considéré par beaucoup comme le véritable chef - ont averti les habitants des zones sous leur contrôle qu'ils n'avaient rien à craindre tant qu'ils ne coopéraient pas avec l'armée nigériane.
Mais ces dernières semaines, ses combattants ont intensifié les raids sur les localités du lac Tchad, notamment en pillant les réserves de nourriture des habitants. Ils ont également massacré plusieurs civils accusés de servir d'informateurs aux militaires.
Avec AFP