"Le prix cette année récompense une méthode rafraîchissante d'imagerie des molécules de la vie", a annoncé Göran Hansson, le secrétaire-général de l'Académie royale des sciences qui décerne le prix.
Grâce à cette méthode, "les chercheurs peuvent désormais produire (...) des structures tridimensionnelles de biomolécules", a justifié le jury Nobel.
La cryo-microscopie électronique permet d'étudier des échantillons biologiques sans attenter à leurs propriétés, comme cela se produit avec des colorants ou les faisceaux d'électrons dégagés par les rayons X.
En microscopie électronique conventionnelle, les échantillons -la plupart du temps constitués d'une grande quantité d'eau- doivent en effet être déshydratées, et donc altérées.
De façon à obtenir la meilleure image possible, il est par ailleurs fréquent d'utiliser des colorants ou des sels qui là encore perturbent l'observation.
Jusqu'aux années 1980, lorsque Jacques Dubochet et ses équipes inventent la cryo-microscopie électronique: grossièrement, il s'agit de congeler l'échantillon pour qu'il conserve son état originel. La technologie moderne permet en outre de reconstruire l'échantillon biologique (virus, bactérie, etc) en 3D.
"Une image est une clé pour la compréhension", explique l'Académie.
En 1990, Henderson, 72 ans aujourd'hui, a le premier produit une image en 3D en résolution atomique d'une protéine. Joachim Frank, 77 ans, a ensuite perfectionné cette technique et l'a rendue plus facile à utiliser. Jacques Dubochet, 75 ans, est quant à lui parvenu à vitrifier l'eau, ce qui permet aux biomolécules de conserver leur forme naturelle.
En 2016, le prix était allé au Français Jean-Pierre Sauvage, au Britannique Fraser Stoddart et au Néerlandais Bernard Feringa, pères des minuscules "machines moléculaires" préfigurant les nanorobots du futur avait reçu le prix de chimie.
Avec AFP