Par 83 voix contre 29, un synode a voté lundi en faveur d'une nouvelle liturgie qui, à côté de celle existant déjà pour bénir les unions hétérosexuelles, permettra de célébrer religieusement les mariages de personnes indépendamment de leur orientation sexuelle à compter du 1er février.
C'est la conséquence logique d'une décision prise lors d'un précédent synode l'an dernier, qui avait donné son feu vert de principe à l'extension des unions religieuses aux personnes de même sexe.
Chaque pasteur restera libre cependant de procéder ou non à ces bénédictions.
"C'est le jour où une prière et un rêve deviennent réalité", s'est félicité le leader --lui-même homosexuel-- de l'aile libérale de l'Église luthérienne, Gard Sandaker-Nilsen, cité par l'agence NTB.
Selon les médias norvégiens, plusieurs opposants ont en revanche annoncé leur départ pour manifester leur mécontentement.
La question agitait depuis des décennies l'Église de Norvège, officiellement séparée de l'État depuis le 1er janvier mais qui reste la principale confession du pays : 72,9% de la population norvégienne en était membre en 2015. En 2014, un synode avait dit non au mariage gay religieux.
Les Églises protestantes suédoise, danoise mais aussi française autorisent déjà de telles bénédictions.
Le Défenseur norvégien des droits en matière d'égalité et de lutte contre la discrimination a dit espérer que la condition des homosexuels s'améliore aussi dans les autres croyances religieuses.
"Le long et difficile combat que les homosexuels ont mené au sein de l'Église a payé. J'espère que cela peut ouvrir des portes pour les homosexuels dans d'autres confessions", a dit Mme Hanne Bjurstrøm.
"Beaucoup reste à faire mais j'espère que ce jour puisse donner espoir à ceux nombreux qui doivent encore lutter pour être soi-même", a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Comme ses voisins nordiques, la Norvège est en pointe en Europe dans la défense des homosexuels. Le mariage civil et l'adoption y sont autorisés depuis 2009, et l'Église autorise aussi l'ordination des homosexuels.
Avec AFP