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Nouveau bilan des violences de mardi à Gao : au moins 4 morts


Le président malien Ibrahim Boubacar Keita, au centre, entouré des journalistes devant l'hôtel Radisson Blue à Bamako, au Mali, 21 novembre 2015. (AP Photo / Jerome Delay)
Le président malien Ibrahim Boubacar Keita, au centre, entouré des journalistes devant l'hôtel Radisson Blue à Bamako, au Mali, 21 novembre 2015. (AP Photo / Jerome Delay)

Aussi bien l’ONU que les habitants confirment un nouveau décès, ramenant à au moins quatre le nombre de personnes mortes suite aux violences survenues mardi à Gao, dans le nord du Mali, lors d'une manifestation de jeunes dénonçant une disposition de l'accord de paix de 2015.

Selon un communiqué officiel, une délégation gouvernementale conduite par le ministre de l'Administration du territoire (Intérieur), Abdoulaye Idrissa Maïga, est arrivée mercredi matin à Gao où elle "a aussitôt entamé une séance de travail avec les autorités régionales", alors que des habitants joints par l'AFP ont fait état de nouveaux rassemblements de jeunes organisés dans la ville sans incident signalé.

Les protestataires dénonçaient les violences de la veille, qui avaient éclaté lors d'une manifestation de jeunes opposés notamment à la création d'autorités intérimaires dans les régions administratives du nord du Mali, une disposition prévue par l'accord signé en 2015 et censée ramener la paix dans le pays en proie à des troubles.

La manifestation, interdite selon les autorités locales, a été violemment dispersée par les forces de sécurité.

Le bilan, qui était de trois civils tués et une trentaine de personnes blessées selon les autorités et une source hospitalière, s'est alourdi avec un nouveau décès, a indiqué à l'AFP un lycéen, Amadou Maïga, parmi les manifestants.

Ce sont "quatre personnes" qui ont été tuées, un décompte obtenu après que "nous sommes allés à l'hôpital voir les blessés", a-t-il assuré.

'Répression violente'

Dans un communiqué diffusé mercredi soir, la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a déploré "l'irruption de violence survenue hier (mardi) à Gao, à la suite d'une manifestation qui a dégénéré, faisant quatre morts et de nombreux blessés".

Auparavant, 19 organisations maliennes et internationales de défense des droits de l'Homme avaient évoqué un bilan de "quatre morts et une trentaine de blessés, dont au moins trois cas graves" dans un communiqué commun, dénonçant par ailleurs "la répression violente" de la manifestation.

Le gouvernement n'a pas donné de nouveau bilan mercredi mais fait état, dans son communiqué annonçant la visite de la délégation gouvernementale, de la libération de 28 jeunes arrêtés mardi.

Les responsables dépêchés à Gao devaient s'entretenir avec "les différentes composantes de la société et de la population afin de trouver dans le calme et la sérénité des réponses appropriées aux préoccupations des différentes parties", selon le communiqué.

Selon Hama Diallo, un étudiant, "de petits groupes de jeunes ont organisé des mouvements sporadiques" mercredi matin pour protester contre les violences de la veille, "mais il n'y a pas eu d'incidents, même si la police est intervenue dans un quartier pour disperser les manifestants".

Selon un enseignant, des tirs de sommation ont été entendus mercredi matin dans la ville, qui a connu des rassemblements d'ampleur moindre par rapport à mardi.

Un élu local a assuré que tout était mis en oeuvre "pour que la situation redevienne calme", incluant des messages d'apaisement sur les radios locales.

Le Conseil national des jeunes (CNJ), dont le comité local est influent auprès des jeunes à Gao, prône aussi "calme" et "retenue" dans un communiqué mercredi.

Il réclame une enquête "pour situer les responsabilités et traduire les auteurs devant la justice, requête également formulée dans leur communiqué par les 19 ONG de défense des droits humains dont l'Association malienne des droits de l'Homme (AMDH) et la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH).

La Minusma "note que les autorités maliennes se sont engagées à diligenter une enquête indépendante et impartiale pour faire toute la lumière sur ces regrettables événements", selon son communiqué.

Avec AFP

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