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Nouveau mandat de l'ONU avec l'espoir d'élections "crédibles" en RDC


L'ONU en réunion pour un vote, au siège de New York, le 21 décembre 2017.
L'ONU en réunion pour un vote, au siège de New York, le 21 décembre 2017.

Les Nations unies doivent renouveler le mandat de leur force en République démocratique du Congo, la plus importante au monde, avec en ligne de mire les élections prévues le 23 décembre pour organiser le départ du président Joseph Kabila.

D'inspiration française, la nouvelle résolution qui doit être approuvée par le Conseil de sécurité insiste sur la nécessité "de faire tout ce qui est possible pour que les élections du 23 décembre 2018 soient organisées dans des conditions requises de transparence, de crédibilité, d'inclusivité et de sécurité".

Cela suppose que les 16.000 militaires de la mission des Nations unies au Congo (Monusco) assurent la protection des civils et soutiennent le processus électoral, jusqu'au transfert de pouvoir que les Nations unies envisagent non sans optimisme autour du 12 janvier 2019.

La précédente résolution de mars 2017 envisageait déjà une élection présidentielle en décembre 2017, un scrutin finalement reporté d'un an par les autorités congolaises, officiellement pour cause de violences dans le Kasaï (centre).

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Résultat: le président Joseph Kabila restera au pouvoir au moins jusqu'à début 2019, plus de deux ans après la fin de son second mandat, le 20 décembre 2016 d'après la Constitution.

La nouvelle résolution intervient dans un contexte de tensions entre l'ONU et le président Kabila, sur fond de crise politique, sécuritaire et humanitaire.

Lors d'une conférence de presse le 26 janvier, le président Kabila avait déclaré vouloir "clarifier nos relations avec la Monusco", qu'il accusait de n'avoir éradiqué aucun groupe armé sévissant en RDC, voire de vouloir co-gérer le pays.

Plus récemment, Kinshasa vient de refuser de participer à une "conférence des donateurs" pour la RDC le 13 avril à Genève co-présidée par l'ONU, estimant que les Nations unies et les ONG exagéraient la crise humanitaire au Congo.

>> Lire aussi : La RDC refuse de participer à la conférence des donateurs à Genève

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres envisagerait une visite en RDC avec le président de la commission de l'Union africaine Moussa Faki Mahamat dans les mois qui viennent pour souligner l'intérêt qu'il porte à la préparation des élections.

A Kinshasa, la commission électorale affirme tout faire pour que les élections aient lieu en temps et en heure, s'affairant jusqu'au 6 avril à traquer les doublons parmi les quelque 45 millions d'électeurs qu'elle affirme avoir recensés.

De l'aveu même de la commission, chaque étape présente des "contraintes" qui peuvent retarder ou faire dérailler le processus.

"Dédoublement" des partis

De fait, le climat n'est pas encore propice à une campagne apaisée. Ce lundi, le ministère de l'Intérieur doit par exemple transmettre à la commission électorale la liste des partis et regroupements autorisés à participer aux élections.

Cette étape du calendrier électoral repose la question du "dédoublement" des partis, qui consiste à affaiblir les forces d'opposition en les dupliquant.

Exemple-type: le parti historique d'opposition UDPS, dont le nom est revendiqué à la fois par un "canal historique" proche du fils du fondateur Étienne Tshisekedi et par des proches du Premier ministre Bruno Tshibala.

Le principal opposant - et candidat déclaré - Moïse Katumbi, en exil à Bruxelles, ne peut pas rentrer en RDC sans risquer d'aller en prison en raison de sa condamnation dans une affaire immobilière dont il conteste les fondements.

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Toute manifestation de l'opposition est interdite depuis septembre 2016 en RDC où la répression de trois marches des catholiques depuis le 31 décembre a fait une quinzaine de morts.

Voilà pour les simples défis politiques des Nations unies, sans parler du défi de diffuser des "machines à voter" - contestées par l'opposition - aux quatre coins du plus grand pays d'Afrique sub-saharienne (2,3 millions de km2) qui n'a jamais connu de transition pacifique depuis son accession à l'indépendance en 1960.

Difficulté additionnelle: la RDC compte des millions de déplacés (plus de quatre, d'après la branche humanitaire des Nations unies) et des poches de conflits, de violences et d'insécurité au Kasaï (centre), dans le Tanganyika (sud-est), au Kivu (est) et tout récemment en Ituri (nord-est).

"Si cela persiste, il y aura des zones où il n'y aura pas d'élections", déclare à l'AFP un témoin direct des violences résiduelles au Tanganyika, où un conflit Pygmées/Bantous a déplacé des centaines de milliers de personnes en 2016-17.

A Kinshasa, comme si de rien n'était, la sphère politique s'organise. Les partis de l'opposition et ceux de la majorité tissent des alliances, sans aucune base idéologique. Le parti au pouvoir, le PPRD, a instauré un poste de président censé revenir de fait au président Kabila quand il quittera le pouvoir.

Et la Monusco réclame toujours des mesures de "décrispation politique" - libération des prisonniers politiques, droit de manifester... - prévues dans un accord datant du 31 décembre 2016.

Avec AFP

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