GENEVE (Reuters) - Les Nations unies ont ouvert lundi à Genève un nouveau cycle de pourparlers sur la paix en Libye en minimisant l'absence de représentants de la milice contrôlant Tripoli, assurant que ces derniers suivaient avec intérêt les discussions.
Plus de trois ans après la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, la Libye a deux gouvernements rivaux, l'un établi dans la capitale par la milice "Aube de Libye", l'autre exilé dans l'Est, dirigé par Abdallah al Thinni et reconnu par la communauté internationale. L'Onu cherche à convaincre les deux parties de constituer un gouvernement d'union et de cesser leurs affrontements qui menacent de dégénérer en guerre civile.
Le gouvernement internationalement reconnu et certains de ses opposants sont présents à Genève mais le gouvernement rival de Tripoli a refusé de se rendre en Suisse. Il réclame que les pourparlers aient lieu en Libye. "Ils n'ont pas de problème sur le fond et ils ont accepté de participer aux discussions", a souligné le représentant spécial de l'Onu pour la Libye, Bernardino Leon, qui préside aux discussions. "Je garde l'espoir qu'ils s'impliqueront: ils suivent, ils sont très intéressés par les débats et j'espère qu'ils nous rejoindront quand nous serons en mesure de revenir en Libye."
Mohammad Choaïb, premier vice-président du parlement libyen, a jugé possible de rapatrier les discussions en Libye à condition de trouver un endroit à l'abri des combats. Bernardino Leon demande la signature d'un cessez-le-feu pour faciliter les discussions. Il doit s'entretenir avec les chefs de plusieurs milices dans le courant de la semaine à Genève.
Certaines factions ont déclaré des cessez-le-feu avant le premier cycle de pourparlers il y a deux semaines, mais les affrontements se poursuivent de manière sporadique. Des combats ont été ainsi signalés au cours du week-end à Benghazi (est) et près de Sabha (sud). Le vice-ministre des Affaires étrangères Hassan al Saghir a en outre été enlevé à son hôtel de Baïda, dans l'est du pays.
Un participant aux pourparlers de Genève a toutefois assuré que Hassan al Saghir avait été relâché. Il a également salué la proclamation d'une trêve unilatérale par des forces touaregs dans la ville d'Oubari (sud-ouest), preuve selon lui que le processus engagé par les Nations unies porte ses fruits.