La Casamance, région agricole et touristique du sud du Sénégal, limitrophe de la Gambie, de la Guinée-Bissau et de la Guinée, est confrontée depuis décembre 1982 à la rébellion armée du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), qui réclame l'indépendance.
Elle espère toutefois voir l'accalmie persistante se transformer en paix véritable.
Une délégation gouvernementale - mandatée par le président du Sénégal Macky Sall - et une délégation du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) - mandatée par son chef, Salif Sadio - se sont retrouvées à Rome du 24 au 26 octobre, a révélé vendredi Sant'Egidio dans un communiqué.
Le chef rebelle, Salif Sadio, avait indiqué en mai que San'tEgidio avait relancé des contacts pour de nouvelles négociations à Rome entre le gouvernement sénégalais et la rébellion de Casamance. La rencontre de Rome vient confirmer ses propos.
Les pourparlers cette semaine à Rome ont examiné un point économique qui figure dans un "agenda conjoint pour les négociations", qui avait été adopté à Rome en novembre 2013 et fixait les points à débattre, selon le communiqué de Sant'Egidio. "Les deux délégations ont considéré qu'il était important de veiller à la protection des ressources naturelles de la Casamance, en luttant vigoureusement contre le pillage de ressources forestières casamançaises et sauvegardant les potentialités halieutique et minière de la Casamance".
Elle ont aussi "confirmé la nécessité de consolider la dynamique de recherche de la paix", a ajouté la communauté catholique en parlant d'un "succès" des négociations.
Ces dernières années, des pourparlers se sont déroulés régulièrement à Rome sous la médiation de Sant'Egidio, la dernière en 2016. D'autres sont prévues "dans les prochains mois", a indiqué vendredi à l'AFP la communauté religieuse.
Toujours discrète, Sant'Egidio a joué un rôle clé pour négocier un accord de paix au Mozambique. Elle est aussi impliquée dans des médiations en Centrafrique, au Soudan du Sud et en Libye.
La rébellion pour l'indépendance de la Casamance a fait des milliers de victimes civiles et militaires, ravagé l'économie de la région et poussé de nombreux habitants à fuir.
Une accalmie perdure sur le terrain depuis plusieurs années alors que les tractations de paix se sont multipliées depuis l'arrivée au pouvoir du président Macky Sall, en 2012.