Le bilan de l'attentat du 21 juin fait état de 8 morts et trois blessés.
A l'hôpital de Maroua, chef-lieu de la région de l'Extrême-Nord, "les personnes grièvement blessées y ont été transférées", rapporte une source médicale.
Parmi les morts, trois kamikazes et cinq civils sont comptés, soutiennent des témoins.
Attentat lors de la rupture du jeûne
Joint par téléphone, Babila Aroua, préfet du département de Mayo Sava, frontalier au Nigeria dans l'Extrême-Nord du Cameroun, affirme que "l'attentat s'est produit aux alentours de 17h30" à Kolofata, une commune de son territoire de commandement.
Visiblement, les kamikazes "voulaient faire un grand nombre victimes, c'est pour cela qu'ils se sont infiltrés dans la masse ", souligne une autorité administrative de Kolofata.
Deux jeunes garçons dont l'âge n'a pas été rendu public "sont arrivés à vélo et se sont infiltrés dans la foule à l'heure où les fidèles musulmans de Kolofata s'apprêtaient à faire la prière du soir de rupture du jeûne du mois de ramadan", a confié Babila Aroua à VOA Afrique.
L'explosion s'est produite "derrière la maison du vice Premier ministre Amadou Ali", précise-t-il. Un détail qui n'est pas des moindres: aucun membre de la famille du vice Premier ministre, absent des lieux, n'a été tué.
"Une place au paradis"
Le 27 juillet 2014, le domicile du vice Premier ministre Amadou Ali, avait déjà été la cible d'une violente attaque mortelle, suivi d'enlèvement de 17 personnes parmi lesquelles son épouse. L'acte avait été attribué à la secte Boko haram.
La région de Kolofata a connu deux attentats similaires en début du mois. Onze morts avaient été enregistrés dans un camp de réfugiés nigérians dans cette zone frontalières avec le Nigeria.
Le préfet du Mayo Sava, département le plus touché par les attentats kamikazes au Cameroun, évoque un "endoctrinement accentué des adeptes de Boko Haram par leurs leaders".
"On fait croire aux kamikazes que tout attentat perpétré pendant le mois de ramadan est un sacrifice suprême qui vous octroie une place au paradis", explique t-il. Soulignant au passage que "les comités de vigilance font leur travail à Kolofata".
Emmanuel Jules Ntap, correspondant à Yaoundé