"A bas la loi de finances injuste!", "Vive la société civile", "La lutte continue", ont scandé les manifestants dans la capitale nigérienne.
Les protestataires répondaient à l'appel d'une coalition d'organisations de la société civile, des partis de l'opposition politique et de quelques syndicats.
Les manifestants, aussi nombreux que lors de leur précédente action le 28 janvier et 11 février, ont défilé dans les rues et se sont rassemblés devant l'Assemblée nationale.
Depuis octobre 2017 et la préparation du budget 2018, un collectif de la société civile et l'opposition politique organisent des manifestations à Niamey et dans les grandes villes du pays pour demander "l'abrogation" de la loi de finances. Les protestataires reprochent au gouvernement d'avoir créé de nouvelles taxes et de nouveaux impôts qui vont "presser le peuple" et surtout d'avoir "accordé des cadeaux fiscaux d'une vingtaine de milliards de francs CFA" (une trentaine de millions d'euros) aux compagnies de téléphonie.
A l'appel des partis de la mouvance présidentielle, des dizaines de milliers de personnes avaient manifesté le dimanche 4 mars dans la capitale et à l'intérieur du pays, pour "soutenir le président nigérien" Mahamadou Issoufou et "la loi de finances".
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"Après trois mois de mise en oeuvre", la loi de finances "n'a provoqué aucun ravage fiscal particulier", avait expliqué Bazoum Mohamed, le ministre de l'Intérieur et président du parti au pouvoir.
Le ministre des Finances, Hassoumi Massoudou, avait affirmé fin février que, contrairement à ce qu'avancent ses détracteurs, le budget 2018 ne contient "pratiquement aucune mesure" affectant "les campagnes", où vivent 80% des 20 millions de Nigériens, en majorité pauvres.
Une nouvelle manifestation contre le budget est prévue le 25 mars.
Les "marches +pour+ ou +contre+" la loi de finance 2018 "affaiblissent le pays et accentuent les divergences entre des acteurs politiques et sociaux", ont prévenu samedi une dizaine d'organisations dans un communiqué commun.
Ces organisations se sont dites "disponibles" pour servir de "médiation" entre les protagonistes.