Les manifestants qui répondaient à l'appel d'une coalition d'organisations de la société civile, ont défilé en scandaient "A bas les députés !", "A bas la loi des finances" et "A bas le gouvernement".
Les protestataires, dont de nombreux jeunes et femmes, ont tenu un meeting devant le parlement, qui a voté cette loi à une écrasante majorité fin novembre 2017. "C'est une loi antisociale qui ne cadre pas avec les aspirations du peuple", a dit à l'AFP Maikoul Zodi, un des organisateurs de la manifestation.
"Comment comprendre que l'Etat supprime (de la loi de finances 2018) 30 milliards de francs CFA (45 millions d'euros) de recettes au profit des compagnies étrangères, dont celles de téléphonie, et puis veut rechercher 14 milliards de francs CFA (21 millions d'euros) auprès des pauvres citoyens nigériens", s'insurge Ali Idrissa, un autre organisateur.
Selon le ministère nigérien de l'Intérieur, 600 personnes ont pris part à une manifestation similaire à Zinder (centre-sud) la seconde ville du pays et 400 à Dosso, dans le Sud-Ouest.
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A l'appel de l'opposition, plusieurs milliers de personnes avaient manifesté le 31 décembre contre le budget 2018.
Fin octobre, une manifestation contre la même loi de finances avait dégénérée en émeutes. Vingt-trois policiers avaient été blessés, un commissariat incendié et quatorze véhicules détruits, dont dix de la police", selon le ministère de l'Intérieur.
"Les (nouvelles) mesures fiscales n'ont rien d'excessif" et certaines répondent à une directive de 1998 de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), qui sont déjà en vigueur dans les huit Etats membre, a expliqué samedi le ministre de l'Intérieur, Mohamed Bazoum, un proche du président Mahamadou Issoufou.
Les mesures de la loi de finances 2018 "ne touchent pas les pauvres" mais les "plus riches" et la pression fiscale sera comprise "entre 13% et 16%, soit son niveau de 2015", avait déjà assuré devant les députés le ministre nigérien des Finances, Hassoumi Massoudou.
Avec AFP