Les manifestants se sont rassemblés pacifiquement pour exiger "travail, développement", et une "alternative" aux puits clandestins d'extraction de charbon, selon Said Zeroual, un responsable local de l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH), joint par l'AFP.
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Cette commune déshéritée proche de la frontière avec l'Algérie est le théâtre de manifestations pacifiques depuis la mort accidentelle, le 22 décembre, de deux frères piégés sous terre alors qu'ils cherchaient du charbon dans un puits clandestin.
Depuis, les habitants en colère dénoncent "l'abandon" de leur ville et "les conditions de vie difficiles".
Une délégation ministérielle a été dépêchée à Jerada début janvier pour apaiser les tensions, mais n'a pas "convaincu" les protestataires, qui veulent "des projets de développement concrets", selon M. Zeroual.
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Les habitants ont constitué des comités de quartier et élaboré un cahier revendicatif. "Les autorités se sont engagées à répondre à certaines de nos demandes, mais pas aux plus importantes", souligne à l'AFP Jamal Ait Abbou, un manifestant qui suit le dossier.
Depuis la fermeture par l'Etat à la fin des années 1990 d'une importante mine de charbon qui employait quelque 9.000 personnes, des centaines de mineurs continuent de risquer leur vie pour extraire clandestinement du charbon, faute d'autres perspectives d'emploi.
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Longtemps connue pour sa forte tradition syndicale, l'ancienne cité minière est aujourd'hui une des villes les plus pauvres du pays, selon des statistiques officielles. Le prix de l'eau et de l'électricité est également un des sujets de colère de ses habitants.
La région voisine du Rif, dans le nord du pays, a été secouée tout au long de l'année 2017 par un mouvement de contestation sociale né après la mort d'un marchand de poisson en octobre 2016.
Fin 2017, la ville de Zagora, dans le sud désertique du royaume, a aussi connu des "manifestations de la soif" contre des coupures d'eau récurrentes liées à la surexploitation agricole.
Avec AFP