Ibrahim Zakzaky, chef du Mouvement islamique du Nigeria (IMN), avait été arrêté en décembre 2015 après les violences qui avaient secoué la ville de Zaria (Etat de Kaduna, nord). Il est toujours en détention, malgré la décision de justice ordonnant sa libération.
Il est désormais poursuivi par l'Etat, avec trois autres dirigeants de l'IMN, pour huit nouveaux chefs d'inculpations selon l'acte d'accusation déposé le 18 avril devant la Haute Cour de justice locale de Kaduna.
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Outre le crime d'homicide volontaire, passible de la peine de mort, M. Zakzaky, 64 ans, est accusé d'attroupement illégal et de trouble à l'ordre public.
Selon l'accusation, ses partisans, armés de pistolets, de haches et de machettes, ont notamment tué un soldat.
Ces accusations sont "absurdes", a réagi vendredi le porte-parole de l'IMN, Abdullahi Yola, joint au téléphone par l'AFP. "Comment arrivent ces nouvelles accusations alors que le cheikh est détenu illégalement depuis deux ans et demi?"
Des organisations de défense des droits humains ont accusé l'armée nigériane d'avoir tué plus de 300 partisans de l'IMN pendant les violences de Zaria en 2015 et de les avoir enterrés dans des fosses communes, ce que les autorités ont démenti.
Fin 2016, un tribunal fédéral avait jugé la détention du leader chiite illégale et ordonné sa libération. Mais cette décision n'a jamais été exécutée par les autorités nigérianes.
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Ibrahim Zakzaky et l'IMN souhaitent établir un Etat islamique chiite à l'iranienne dans un pays où les sunnites sont majoritaires chez les musulmans et ils ne reconnaissent pas l'autorité d'Abuja.
Ses partisans ont organisé ces dernières semaines une série de manifestations dans Abuja pour réclamer sa libération, débouchant sur des heurts avec la police et l'arrestation de plus de 100 manifestants en avril.
Avec AFP