L'hebdomadaire City Press s'appuie sur les témoignages anonymes de deux membres d'une unité spéciale de la police, les "Hawks" ("faucons"), et d'un représentant du parquet.
"Ce n'est pas un travail qu'on fait en une nuit", indique un cadre des Hawks qui précise que M. Gordhan sera poursuivi "avant Noël".
Interrogé par l'AFP, le porte-parole des Hawks, Hangwani Mulaudzi, a cependant démenti ces informations, rappelant simplement qu'une enquête "était toujours en cours".
Le ministre est soupçonné depuis 2014 d'avoir mis en place, au sein du fisc sud-africain (SARS) qu'il a dirigé pendant dix ans jusqu'en 2009, une unité qui aurait espionné des hommes politiques, dont l'actuel chef de l'Etat.
Les "Hawks" enquêtent depuis 2015 sur cette affaire. S'il a reconnu l'existence de l'unité du fisc incriminée, M. Gordhan a toujours affirmé qu'elle avait agi dans le cadre de la loi.
Le 11 octobre dernier, le parquet sud-africain avait déjà lancé des poursuites pour fraude contre Pravin Gordhan, soupçonné d'avoir favorisé les conditions du départ à la retraite d'un collaborateur.
Lundi, le procureur général, Shaun Abrahams avait finalement fait volte-face en annonçant l'abandon des poursuites dans cette affaire.
L'ombre du président Jacob Zuma plane derrière les démêlés judiciaires de M. Gordhan.
Si le chef de l'Etat a nié toute influence sur les poursuites lancées par la justice contre son ministre, les relations entre les deux hommes sont connues pour être plutôt fraîches.
Apprécié des investisseurs pour sa réputation d'homme droit, M. Gordhan s'est souvent opposé à Jacob Zuma et ses fidèles au sujet de la gestion des entreprises publiques, au coeur de plusieurs scandales impliquant le pouvoir.
Il a néanmoins reçu ces dernières semaines de nombreux soutiens au sein du Congrès national africain, au pouvoir, y compris celui de Cyril Ramaphosa, l'actuel vice-président sud-africain qui fait partie des favoris pour succéder à Jacob Zuma.
Au pouvoir depuis 2009, M. Zuma doit céder sa place à la tête de l'Etat à l'occasion des élections générales de 2019 mais son autorité est de plus en plus ouvertement contestée au sein de son parti.
Avec AFP