Le président Barack Obama a lancé mardi un plan national de lutte contre le VIH/sida dans le but de réduire de 25% d'ici cinq ans le nombre de nouvelles infections, d’améliorer la détection de la maladie et d’augmenter le nombre d’Américains infectés qui prennent conscience de leur séropositivité.
Cette nouvelle stratégie intervient, a fait valoir le chef de l’exécutif américain, une trentaine d’année après que la communauté médicale ait documenté pour la première fois des cas de sida. La question est de savoir, a-t-il ajouté, si la nation va allouer les ressources nécessaires pour faire face à cette tragédie évitable.
« Même si les taux de transmission du VIH dans ce pays ne sont pas aussi élevés que par le passé, chaque nouveau cas est de trop. Nous sommes ici parce que nous croyons en une Amérique où ceux qui vivent avec le sida ne sont pas considérés avec méfiance, mais traités avec respect. Où ils reçoivent les médicaments et soins dont ils ont besoin. Et où ils peuvent vivre leurs vies aussi pleinement que leur santé leur permet » a déclaré M. Obama.
La nouvelle stratégie, a fait valoir de son côté Kathleen Sebelius, secrétaire à la Santé et aux Services sociaux, tient compte du fait que depuis la fin des années 1990, les efforts pour empêcher les nouvelles infections ont ralenti, celles-ci plafonnant aux alentours des quelques 56.000 par an. On devrait gagner du terrain, ajoute-t-elle.
Selon les Centres de contrôle des maladies (CDC), on recense plus d’un million de séropositifs aux États-Unis, et plus de 18.000 malades du sida meurent chaque année à travers le pays.
Les réactions au discours du président Obama ont été mitigées. Tout en saluant la nouvelle initiative, certains dirigeants ont déploré la faiblesse, selon eux, des financements. « L’accès aux soins pour le VIH diminue dans le pays » a constaté Michael Weinstein, président l’organisation AIDS Healthcare Foundation.
Par contre, Mitchell Warren du Global Advocacy for Aids Prevention, une autre organisation, se félicite de la nouvelle stratégie. Tout en déplorant le manque de coordination des efforts de prévention et des soins aux États-Unis ces dernières années, il souligne que la stratégie annoncée par M. Obama représente un plan d’action pour les 30 années à venir. « C’est une stratégie réfléchie », estime-t-il.
Le président Obama a reconnu que certains États de l’Union ont réduit leurs financements au Programme d’aide pour les médicaments du sida, qui facilite l’accès des particuliers aux traitements antirétroviraux. Mais il a fait valoir que son administration œuvre pour renforcer l’aide fédérale.
Dans un communiqué publié mardi, le chef de l’exécutif a souligné son soutien continu au Plan d’urgence américain pour la lutte contre le sida (PEPFAR), qui doit recevoir 63 milliards de dollars sur six ans. Mais les critiques accusent M. Obama de n’avoir pas tenu sa promesse électorale d’une « augmentation considérable » des financements pour la lutte contre le VIH/sida, alloués non seulement au PEPFAR mais aussi au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Et ils font valoir qu’à l’origine, les 63 milliards de dollars devaient permettre de lutter contre ces maladies sur cinq ans, et non six.