"L'une des causes majeures de l'affaiblissement des démocraties tient au profond changement dans nos façons de communiquer et de nous informer", a-t-il déclaré devant des étudiants de Stanford, l'université au cœur de la Silicon Valley, en Californie.
Le leader démocrate a reconnu qu'il n'aurait "peut-être pas été élu" sans des sites comme MySpace ou Facebook, et a évoqué le travail bénéfique de sensibilisation et de mobilisation réalisé par des militants dans le monde entier, via les réseaux.
Mais il a surtout détaillé le revers du succès de Facebook ou YouTube, dont le modèle économique - la publicité ciblée à grande échelle - repose sur l'économie de l'attention. "Malheureusement, ce sont les contenus inflammatoires, polarisants qui attirent l'attention et encouragent la participation" des utilisateurs, a-t-il noté.
L'ex chef d'Etat (2009-2017) s'est aussi étendu sur le phénomène de la désinformation, et s'est reproché de ne pas avoir suffisamment réalisé "à quel point nous étions devenus réceptifs aux mensonges et aux théories du complot" avant l'élection de Donald Trump, qui lui a succédé.
"Poutine n'a pas fait ça. Il n'a pas eu besoin. Nous nous le sommes fait à nous-mêmes", a-t-il ajouté, évoquant les campagnes de manipulation des électeurs orchestrées depuis la Russie.
"Nous venons de voir un président en exercice nier des résultats électoraux clairs et aider à inciter une insurrection violente contre la capitale de la nation", a-t-il assené, en référence à Donald Trump, qui n'a pas reconnu la victoire de Joe Biden fin 2020, et a encouragé ses partisans avant l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021, qui a fait plusieurs morts.
"Ce doit être notre sonnette d'alarme pour réagir".
Barack Obama a donc appelé à une réforme des lois qui gouvernent les réseaux sociaux, pour qu'ils soient plus responsables et plus transparents, expliquant que le problème au cœur de la désinformation était moins "ce que les gens publient" que "les contenus que ces plateformes promeuvent".
La preuve selon lui qu'elles ne sont pas "neutres" et que les algorithmes devraient être soumis à des contrôles de sécurité par une autorité de régulation, au même titre que les voitures, aliments et autres produits de consommation.
Il a ensuite détaillé une série de valeurs qui devraient à son avis guider la modération des contenus, comme le renforcement de la démocratie et le respect des différences.
"Les outils ne nous contrôlent pas. Nous pouvons les contrôler", a-t-il conclu.