Deux ans après la mise sur pied d'une coalition militaire internationale contre les jihadistes en Syrie et en Irak, qui les a bombardés plus de 14.000 fois, Barack Obama s'est engagé lors d'une conférence de presse au Pentagone à lutter "de manière agressive, sur tous les fronts" contre l'organisation islamiste armée.
"Il s'est avéré que l'EI n'était pas invincible. Ils vont, de fait, être inévitablement vaincus", a assuré le président, qui quittera la Maison Blanche le 20 janvier.
Mais il a reconnu que la victoire ne serait "pas uniquement militaire" dans les fiefs de l'EI à Raqa en Syrie et à Mossoul en Irak.
Sous pression sur le terrain, ayant perdu des dirigeants, des combattants et des pans de territoires, l'EI a multiplié ou inspiré ces dernières semaines de multiples attentats dans le monde, a dit le président, citant la France, l'Allemagne, la Turquie ou le Bangladesh.
Et aux Etats-Unis, déjà meurtris ces derniers mois par des attentats en Californie et en Floride, la menace "est sérieuse", a-t-il admis, s'inquiétant "d'un acte isolé ou d'une petite cellule" qui commettrait une attaque.
Mais, a assuré Barack Obama, "l'EI ne peut pas vaincre les Etats-Unis, ni nos partenaires de l'Otan".
"Aussi douloureux et tragiques que sont ces attentats, nous continuerons à les user, en les freinant, partout où nous le pourrons, en mettant en oeuvre tous les efforts du gouvernement pour démonter leur propagande, briser leurs réseaux, supprimer leurs principaux dirigeants sur le champ de bataille et finalement nous vaincrons", a-t-il martelé.
- Pas confiance à Poutine -
Ce grand sceptique de l'interventionnisme militaire à tous crins n'a fait aucune annonce particulière sur l'engagement américain sur le terrain.
Il a plutôt décoché ses flèches pour le président Poutine avec qui il tente de coopérer pour trouver une sortie de crise à la guerre qui ravage la Syrie.
"Je ne suis pas certain que nous puissions faire confiance à la Russie et à Vladimir Poutine et c'est pourquoi nous devons évaluer si nous pouvons ou pas obtenir une véritable cessation des hostilités", a-t-il critiqué, en plein siège de la ville septentrionale d'Alep.
"La Russie n'est peut-être pas capable d'y parvenir, soit parce qu'ils ne le veulent pas, soit parce qu'ils n'ont pas assez d'influence sur Assad. Et c'est ce que nous allons évaluer", a mis en garde Barack Obama.
Les deux grandes puissances sont les co-parrains d'un processus diplomatique international en Syrie : tentatives d'instaurer une cessation des hostilités, aide humanitaire et volonté d'amorcer une transition politique entre le régime et l'opposition.
Mais l'ensemble du dispositif porté par le secrétaire d'Etat John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov est largement au point mort.
Lundi, John Kerry avait exhorté le régime syrien et son allié russe à se "réfréner" dans les combats à Alep. Washington avait alors souligné que sa "patience n'était pas infinie".
Des admonestations américaines que la Russie a qualifiées d'"ultimatum, (au) ton inacceptable".
Avec AFP