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Opération Sophia: le lancement de la formation des gardes-côtes libyens retardé


Des habitants fuient l'explosion d'une mosquée à Tripoli, Libye, le 23 août 2013.
Des habitants fuient l'explosion d'une mosquée à Tripoli, Libye, le 23 août 2013.

Le lancement de la formation par l'UE des gardes-côtes libyens, dans le cadre de l'opération anti-passeurs Sophia, prend du retard, faute de liste de noms permettant aux Européens de vérifier la loyauté des candidats.

Le commandement de cette opération de l'UE tablait sur un démarrage effectif de la mission de formation fin septembre-début octobre.

Or "on attend toujours" de Tripoli la liste portant sur une centaine de premiers candidats, ont indiqué ces deux sources, parlant d'une tâche "complexe", "d'évidence difficile" pour le gouvernement dirigé par Fayez al-Sarraj.

Dès lors que cette liste aura été fournie, l'Union européenne prendra 20 jours pour vérifier les noms proposés et les passer au filtre "de toutes les bases de données possibles", a souligné l'une des deux sources diplomatiques.

Par conséquent, on voit mal comment cette mission, officiellement validée cet été par les 28 Etats membres, pourrait démarrer avant la mi-octobre.

"Nous sommes en train de mettre au point les derniers détails avec nos homologues libyens et nous démarrerons bientôt", a voulu relativiser une porte-parole de l'Union européenne, jointe dimanche par l'AFP.

La difficulté dans ce travail de sélection de candidats à la lutte anti-passeurs parmi les forces de sécurité libyennes réside la fragilité du gouvernement d'union nationale (GNA) de M. al-Sarraj. A l'est du pays, un autre gouvernement, soutenu par les forces armées du général Khalifa Haftar et par des pays de la région comme l'Egypte et les Emirats, lui conteste le pouvoir.

Les candidats à la coopération avec l'UE "doivent être des gens loyaux (au GNA, ndlr), qui ne sont pas mêlés à la corruption, dès lors qu'ils seront ensuite eux-mêmes les formateurs et dirigeront les opérations côté libyen", a fait valoir l'une des sources diplomatiques européennes.

"Il faut trouver des gardes-côtes qui soient sous l'autorité du gouvernement Sarraj, savoir qui on va former, comment on va former",a renchéri l'autre source.

La question de l'avancement des missions de Sophia figure au menu d'une réunion des ministres de la Défense des 28 lundi et mardi à Bratislava.

Cette opération navale avait été décidée par les dirigeants de l'UE au printemps 2015 après un naufrage tragique au large de la Libye dans lequel 850 migrants tentant de rallier l'Italie avaient perdu la vie.

Outre le combat contre les passeurs dans les eaux internationales, elle a depuis cet été deux missions supplémentaires: former des gardes-côtes et marins libyens qui lutteront eux aussi contre le trafic de migrants via la Méditerranée centrale, et faire respecter l'embargo sur les livraisons d'armes à la Libye par la voie maritime, en accord avec l'ONU.

Avec AFP

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