"Je pense qu'il devrait démissionner maintenant", a déclaré M. Barrow à l'AFP. "Il a perdu l'élection, nous ne voulons pas perdre de temps", a-t-il ajouté.
Sous intenses pressions internationales pour céder le pouvoir, M. Jammeh va contester devant la Cour suprême les résultats de l'élection présidentielle accordant la victoire à Adama Barrow, a annoncé son parti samedi soir.
Un porte-parole de la coalition de l'opposition, Mai Fatty, a affirmé lundi à la presse que tout recours présenté par M. Jammeh ou son parti serait "destiné à ignorer les aspirations du peuple gambien et à saper le processus de transition".
"Nous ne reconnaissons pas au président sortant le pouvoir constitutionnel, dans les derniers jours de sa présidence, de nommer des juges à la Cour suprême à la seule fin de recevoir son recours", a ajouté M. Fatty.
La saisine de la Cour doit intervenir dans les dix jours suivant la proclamation des résultats, mais lundi étant férié, ce recours ne devrait être déposé que mardi, selon des juristes.
Par ailleurs, la Cour suprême n'étant pas au complet, plusieurs juges devront être nommés avant qu'elle ne puisse statuer, ce qui risque de créer de nouveaux délais.
Dans un brusque revirement, le président sortant, qui le 2 décembre avait reconnu sa défaite, est revenu sur cette décision dans ue déclaration télévisée vendredi soir, réclamant un nouveau vote.
"Tout comme j'ai loyalement accepté les résultats, en croyant que la Commission électorale était indépendante, honnête et fiable, je les rejette dans leur totalité", a-t-il affirmé, dénonçant des "erreurs inacceptables" de la part des autorités électorales.
Il a pointé une erreur de comptabilisation reconnue par la Commission électorale, ramenant l'écart entre M. Barrow et lui à quelque 19.000 voix seulement, et fait état d'"enquêtes" sur l'abstention révélant selon lui que de nombreux électeurs n'ont pas pu voter ou en ont été dissuadés par des informations erronées.
La communauté internationale a condamné ce revirement, le Conseil de sécurité exhortant samedi M. Jammeh à "respecter le choix du peuple souverain de la Gambie et transférer, sans conditions ni retard injustifié, le pouvoir au président élu, Adama Barrow".
Avec AFP