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L'opposition syrienne accepte de participer aux négociations de Genève


Riad Hijab, coordinateur de l'opposition syrienne pour le Haut Comité des négociations (HNC) après sa participation aux pourparlers de paix de Genève en Suisse, le 3 février 2016.
Riad Hijab, coordinateur de l'opposition syrienne pour le Haut Comité des négociations (HNC) après sa participation aux pourparlers de paix de Genève en Suisse, le 3 février 2016.

L'opposition syrienne a accepté de se rendre à Genève pour les négociations sur un règlement de la guerre après avoir constaté des "progrès" sur le terrain où une trêve inédite avec le régime tient depuis dix jours.

Les pourparlers prévus en fin de semaine sous l'égide de l'ONU seront les premiers depuis l'entrée en vigueur le 27 février de l'accord sur la cessation des hostilités conclu entre Américains et Russes.

"Après consultations, le Haut comité des négociations (HCN) accepte de se rendre à Genève. Il est prévu que la délégation arrive vendredi", a indiqué à l'AFP Riad Naassan Agha, un porte-parole du HCN qui rassemble des groupes clés de l'opposition et de la rébellion.

L'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura a jusqu'à présent fixé à jeudi le début de ces discussions indirectes.

Le régime de Bachar al-Assad n'a pour le moment pas annoncé la date d'arrivée et la composition de sa delegation.

- 'Net recul' des violations -

L'opposition avait ces derniers jours exprimé ses réserves quant à sa participation, invoquant le manque de progrès dans le dossier humanitaire et des violations de la trêve en vigueur depuis le 27 février de la part du régime.

"Nous avons remarqué un net recul des violations du cessez-le-feu ces derniers jours et des progrès au niveau du dossier humanitaire", notamment concernant les aides aux villes assiégées, a précisé M. Agha.

"Nous constatons qu'il y a des pressions internationales sur toutes les parties, notamment sur la Russie et le régime, pour respecter la trêve", a-t-il poursuivi. "L'effort n'est peut-être pas complet mais il est réel et nous espérons qu'il se poursuivra dans les prochains jours".

Même Moscou a annoncé lundi que la trêve tenait "de manière générale" à l'exception "de provocations et de bombardements isolées", tout en précisant que l'aviation continuerait de frapper le groupe jihadiste Etat islamique et le Front Al-Nosra, exclus de l'accord.

Lors d'un entretien téléphonique dimanche, le chef de la diplomatie russe Lavrov et son homologue américain John Kerry ont d'ailleurs "exprimé leur appréciation commune positive concernant les avancées réelles constatées concernant le cessez-le-feu sur le territoire syrien, dans l'ensemble respecté et qui a déjà conduit à une forte diminution de la violence", selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.

Ils ont par ailleurs "souligné la nécessité de ne pas permettre de retard dans le début du processus de négociations intersyriennes".

- 'Journée calme' -

Dans les zones incluses dans l'accord de trêve conclu entre Russes et Américains, "dimanche a été la journée la plus calme depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG qui dispose d'un large réseau de sources à travers la Syrie.

Le Front Al-Nosra, branche locale d'Al-Qaïda, exclue de l'accord, et des rebelles ont cependant tiré des roquettes sur les forces kurdes dans un quartier au nord d'Alep, faisant au moins neuf morts, selon l'OSDH.

Depuis les premières négociations qui avaient échoué en 2014, la principale pierre d'achoppement reste le sort du président Bachar al-Assad, qui refuse de partir malgré près de cinq années de guerre qui ont fait plus de 270.000 morts et des millions de réfugiés et de déplacés.

M. de Mistura a rappelé que "l'ordre du jour du processus est clair: premièrement des négociations en vue d'un nouveau gouvernement, deuxièmement une nouvelle Constitution, et troisièmement des élections parlementaires et présidentielle dans un délai de 18 mois".

Il y a quelques jours, il avait estimé que c'était aux Syriens eux-mêmes de décider du sort du chef de l'Etat, au pouvoir depuis 2000.

L'Arabie saoudite, un des principaux soutiens de la rébellion, a estimé samedi que M. Assad, dont le clan dirige la Syrie depuis plus d'un demi-siècle, devait partir dès la mise en place d'une autorité de transition.

En février, des négociations à Genève avaient tourné court en raison de l'intensification des bombardements de la Russie, alliée du régime. Ces frappes ont infligé de sérieux revers aux rebelles, affaiblissant du même coup l'opposition aux négociations.

Avec AFP

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