"Le samedi 16 novembre, le détachement militaire de l'armée malienne de Ouankoro (Sud-Est du Mali, près de la frontière avec le Burkina), a fait irruption dans le village de Abaye, dans la commune de Koumbori (Nord du Burkina Faso)", explique le document signé du ministre en charge de La Défense nationale, Moumina Chériff Sy, actuellement à Bamako.
"Les militaires maliens ont alors procédé à une répression contre les populations du village de Abaye, occasionnant trois morts dont un broyé par les roues de véhicules, des destructions massives d'infrastructures et de matériels", selon la lettre authentifiée par un membre du gouvernement burkinabé.
"Plusieurs personnes auraient été arrêtées et transférées au Mali et le reste de la population de Abaye, terrorisée par cette répression s'est réfugiée à Kombori, dans un dénuement total", poursuit M. Sy qui demande à Bamako de "bien vouloir nous remettre les personnes arrêtées en territoire burkinabé à cette occasion".
Selon lui, "cette situation qui intervient à un moment donné où nos deux Etats déploient des efforts pour une synergie d'actions dans la lutte contre le terrorisme et l'insécurité sous toutes ses formes a provoqué la consternation, même au sein des éléments des forces de défense et de sécurité burkinabé qui ont procédé à la constations des faits".
M. Sy dit regretter que les mécanismes de coordination pour agir aux frontières communes aux deux pays "n'ont pas été mis en oeuvre par nos partenaires du Mali".
"Après la mise en oeuvre d'opérations conjointes, qui ont connues des succès fort appréciables (...), il conviendrait que toute action de cette nature, fasse l'objet d'une coordination entre nos unités", conclut le texte.
Dans un communiqué, l'armée malienne avait expliqué avoir "poursuivi des assaillants", ayant attaqué le village de Bidi, "jusqu'à leur base au Burkina Faso qui a été démantelé".
Au cours de cette opération, le bilan dressé par les forces armées maliennes faisait état de 10 morts, 20 arrestations et 43 motos brulées.