"Cela fait maintenant un mois que je suis illégalement détenu par la police ougandaise", déclare M. Besigye dans cette vidéo intitulée "32 jours: Ma vie en détention illégale" et circulant sur des réseaux sociaux.
M. Besigye, principal rival du président Museveni lors du scrutin du 18 février, a rejeté les résultats de la présidentielle où il a officiellement obtenu 35,61% des voix.
Son placement en résidence surveillée l'a de facto empêché de déposer un recours contre "la proclamation scandaleuse par la commission électorale de quelqu'un qui n'a pas gagné l'élection".
Le sortant Museveni, au pouvoir depuis 1986, a été réélu dès le premier tour avec 61% des voix au terme d'un scrutin très controversé, conduit selon des observateurs internationaux dans une "atmosphère d'intimidation" imposée par un régime qui a muselé toutes les voix dissidentes, pendant et après le scrutin.
L'opposant historique, déjà battu au premier tour lors des trois dernières élections présidentielles (2001, 2006 et 2011), a dénoncé un scrutin "frauduleux", et demandé aux Ougandais et à la communauté internationale d'en rejeter les résultats.
"Il est évidemment très stressant d'être soumis à une détention qui n'est pas déterminée dans le temps, dont on ne sait pas quand elle va prendre fin, qui n'est pas motivée et qui relève d'une violation flagrante des droits" de l'homme, déclare M. Besigye dans la vidéo, arborant un T-shirt sur lequel est écrit: "Je ne peux pas respirer".
"J'essaie de passer le temps du mieux que je peux", ajoute l'opposant de 59 ans, qui "a beaucoup lu" dernièrement et peut désormais recevoir des visiteurs.
"Assurément, le combat se poursuivra jusqu'à ce que le peuple ougandais obtienne ce qu'il veut et soit dirigé de manière et par la personne qu'il a choisie. Nous ne reviendrons pas en arrière", promet M. Besigye.
Récemment, ses avocats ont tenté d'obtenir sa remise en liberté devant un tribunal ougandais. Mais l'audience a été reportée à plusieurs reprises pour des raisons procédurales, la défense de M. Besigye évoquant des manoeuvres dilatoires pour prolonger sa détention.
Avec AFP