"Il était dans sa circonscription, où il a voté, quand il a reçu des informations selon lesquelles il y avait un centre illégal de décompte des voix géré par le NRM (le parti au pouvoir) et la police", a expliqué à l'AFP Shawn Mubiru, un haut responsable du Forum pour le changement démocratique (FDC).
"Il est entré et a vu des bulletins de vote pré-remplis. Ils l'ont arrêté et l'ont emmené dans un endroit inconnu", a-t-il ajouté.
"Kizza Besigye a été arrêté et nous ne savons pas où il est", avait auparavant indiqué le FDC sur son compte Twitter.
Selon des médias ougandais, M. Besigye était devant une maison qu'il soupçonnait de servir de centre pour truquer les élections à Naguru, un quartier du nord-est de Kampala, au moment de son arrestation.
C'est la deuxième fois cette semaine que M. Besigye est arrêté par la police. Il avait été brièvement interpellé lundi alors qu'il tentait de faire campagne dans le centre de Kampala, et la police avait dispersé sans ménagement ses sympathisants.
Les élections présidentielle et législatives de jeudi ont été entachées par des retards importants dans plusieurs bureaux de vote de la capitale, où des électeurs venus en nombre, dès l'aube, ont dû attendre plusieurs heures pour que le matériel électoral arrive enfin, selon des journalistes de l'AFP.
Ces retards ont été qualifiés d'"absolument inexcusables" par le chef de la mission d'observation du Commonwealth, l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo.
Kizza Besigye est l'opposant historique et principal rival du président sortant Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 30 ans et qui se représentait face à sept candidats.
Il estimait être en mesure de l'emporter, quand bien même il a été battu au premier tour lors des trois derniers scrutins (2001, 2006, 2011) et a jugé que "cette élection ne peut pas être libre et équitable".
Ancien médecin personnel de M. Museveni à l'époque du maquis et plusieurs fois ministre, M. Besigye jouit d'une réelle popularité, notamment dans les villes et auprès de la jeunesse désenchantée du pays, victime d'un chômage de masse.
Les sondages prédisaient une victoire dès le premier tour - avec 51% des voix - de M. Museveni, encore très populaire dans les campagnes, et qui bénéficie de la puissance financière et du savoir-faire électoral de son parti, le Mouvement de résistance nationale (NRM).
Avec AFP