Le procès sera d'emblée consacré aux témoignages de plusieurs survivants de la Shoah.
Plus de 71 ans après la libération du camp par l'Armée rouge, "chaque rescapé porte en lui son Auschwitz", a rappelé mercredi à la presse Thomas Walther, l'un des avocats de la quarantaine de parties civiles venues des Etats-Unis, du Canada, d'Israël ou d'Angleterre.
Trois d'entre eux, les Allemands Leon Schwarzbaum, Erna de Vries et Justin Sonder, déposeront jeudi et vendredi devant le tribunal de Detmold (ouest), juste après la lecture de l'acte d'accusation visant Reinhold Hanning, jugé au moins jusqu'au 20 mai.
L'ancien gardien de camp, dont l'état de santé ne permet que deux heures d'audience par jour, répond de "complicité" dans la mort d'au moins 170.000 personnes entre janvier 1943 et juin 1944. Il encourt 3 à 15 ans de prison, une menace essentiellement symbolique vu son âge.
L'homme est le troisième accusé d'une vague de procédures extrêmement tardives entamées avec la condamnation en 2011 de John Demjanjuk, ex-gardien de Sobibor, puis celle l'an dernier d'Oskar Gröning, ex-comptable d'Auschwitz. Deux autres anciens SS seront jugés fin février à Neubrandenburg (nord-est) puis mi-avril à Hanau (ouest).
"L'âge n'a pour moi aucune importance", martèle depuis des années le procureur de Dortmund Andreas Brendel, qui portera l'accusation contre Hanning, estimant que l'Allemagne "doit aux victimes et à leurs proches" de poursuivre jusqu'au bout les crimes du IIIe Reich.
Avec AFP