"Shakil Afridi a été déplacé", a déclaré une source pénitentiaire haut placée à l'AFP, ajoutant que "des cadres des services de renseignement l'ont emmené jeudi soir tard vers un lieu inconnu plus sécurisé", ce dont cette source avait été notifié par écrit.
Jamil Afridi, le frère du médecin, a confirmé à l'AFP qu'il avait été informé par des responsables gouvernementaux que "Shakil (avait) été placé dans un endroit plus sûr". Qamar Nadim, son avocat, a fait état de la même information.
Le Dr Afridi, âgé d'une cinquantaine d'années, avait organisé une fausse campagne de vaccination contre l'hépatite C, qui avait servi de couverture pour confirmer la présence de Ben Laden, le redouté chef d'Al-Qaïda.
Une fois localisé, le cerveau des attentats du 11 septembre 2001 avait été abattu, le 2 mai 2011, par les forces spéciales américaines lors d'un raid à son domicile d'Abbottabad, une petite ville de garnison pakistanaise qui abrite l'académie militaire du pays.
Cette spectaculaire intervention étrangère fut vécue comme une humiliation au Pakistan, laissant des traces profondes dans ses relations avec les Etats-Unis et compliquant d'autant le cas du docteur.
D'après Me Nadim, le Dr Afridi a passé la plupart de son séjour en isolement dans une petite cellule.
Arrêté peu après le raid par les autorités pakistanaises, le médecin a été jugé pour liens avec des extrémistes -- un chef d'accusation largement considéré comme fantaisiste -- et condamné à une peine de 33 ans de prison, réduite par la suite à 23 ans.
Durant la campagne électorale qui avait vu son élection, le candidat Donald Trump avait affirmé qu'il demanderait à Islamabad de libérer le médecin.
"Je suis sûr qu'il le libéreront. Parce que nous donnons beaucoup d'aide (financière) au Pakistan", avait affirmé le désormais président des Etats-Unis. Un commentaire qui avait ulcéré les autorités pakistanaises, l'ex-ministre de l'Intérieur qualifiant alors Trump d'"ignorant".
"Le gouvernement du Pakistan et non Donald Trump" décidera du sort de Shakil Afridi, avait-il encore fait savoir.
Les relations entre Washington et Islamabad n'ont depuis cessé de se dégrader, les Etats-Unis accusant le Pakistan de donner "refuge" à des groupes extrémistes.
Avec AFP