"La Russie peut faire arrêter le bain de sang", a déclaré à des journalistes le diplomate. "Nous savons que la Russie, compte tenu de son influence sur le régime, compte tenu aussi de sa participation aux opérations, a la capacité de convaincre le régime par toutes les pressions nécessaires d'arrêter cette offensive terrestre et aérienne" contre la Ghouta orientale, a-t-il ajouté.
"Il est naturel qu'aujourd'hui, à ce stade de la crise les regards se tournent vers elle", la Russie, a-t-il insisté.
>> Lire aussi : La guerre en Syrie a fait plus de 350.000 morts en sept ans
Son homologue américaine, Nikki Haley, a aussi dénoncé le rôle de la Russie dans la non-application du cessez-le-feu exigé par le Conseil de sécurité.
"Nous devons prendre des mesures" et "l'heure est venue d'agir", a-t-elle souligné, en annonçant le dépôt d'un nouveau texte sur une trêve en Syrie. Le texte est "simple, contraignant" et "ne permet aucun contournement", a-t-elle ajouté.
Nikki Haley a notamment accusé Moscou d'avoir "exploité une faille" de la résolution de fin février qui prévoyait des exceptions au cessez-le-feu pour la lutte contre des "groupes terroristes" et leurs affiliés. Pour Moscou comme pour Damas, tous les groupes rebelles dans la Ghouta orientale sont "terroristes", a-t-elle rappelé. Ni Damas ni la Russie "n'avaient l'intention d'appliquer le cessez-le-feu", a estimé Nikki Haley.
"La Russie ne peut-elle plus influencer Damas", a-t-elle aussi demandé. "Est-ce que la Russie est devenue l'outil de Bachar al-Assad et au pire de l'Iran ?", a insisté la diplomate américaine.
>> Lire aussi : Report de la livraison d'aide humanitaire prévue dans la Ghouta
Au cours de son intervention, l'ambassadeur britannique adjoint, Jonathan Allen, a assuré qu'il y aura "des comptes à rendre" et que le "rôle de la Russie qui soutient Damas ne sera pas oublié".
'Déluge de feu'
Lors de son exposé devant le Conseil de sécurité, qui lui était réclamé "dans les 15 jours" par la résolution 2401, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a lui aussi regretté que le cessez-le-feu ne soit pas respecté dans la Ghouta orientale. Le régime a repris le contrôle "de 60%" des zones détenues jusqu'alors par des groupes rebelles, a précisé le patron des Nations unies.
Au début, son offensive se déroulait dans des zones peu peuplées, ce n'est plus le cas aujourd'hui, a poursuivi Antonio Guterres, en soulignant qu'il est devenu "urgent de permettre des évacuations humanitaires" dans cette banlieue de Damas.
Sans citer la Russie, il a aussi appelé "tous les Etats" à faire en sorte que la trêve soit appliquée et que de l'aide internationale parvienne aux civils.
"La résolution 2401 n'est pas appliquée deux semaines après son adoption à l'unanimité par le Conseil de sécurité", avait aussi déploré peu avant François Delattre. "L'offensive terrestre et aérienne du régime se poursuit sous un déluge de feu. Les civils ne sont pas des victimes collatérales mais les cibles même de cette offensive".
La France "est clairement l'un des pays le plus engagé, sinon le plus engagé pour la mise en oeuvre effective de la résolution 2401 dans laquelle elle a joué un rôle pivot", et continuera à faire pression.
Elle veut, a ajouté l'ambassadeur, "des mesures concrètes", à commencer par "le départ des combattants terroristes de la Ghouta" avec l'"aide active de l'ONU". "Au-delà, il nous faut un dispositif robuste pour suivre heure par heure la cessation des hostilités, l'évacuation des blessés, l'acheminement de l'aide humanitaire", a enfin indiqué François Delattre.
Avec AFP