Mercredi, le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a désigné l'ancien ministre de l'Intérieur et secrétaire permanent du parti présidentiel (PPRD), Emmanuel Ramazani Shadary, comme candidat de la majorité à la présidentielle.
"Aux côtés de ses partenaires et en particulier de l’Union africaine, des organisations régionales et des pays voisins, la France se tient prête à accompagner les efforts des autorités congolaises en vue de la tenue, le 23 décembre prochain, d’un scrutin libre, transparent et inclusif" et "rend hommage à l’action du Président Kabila pour l’unité et l’intégrité de la RDC", ajoute la présidence française dans un communiqué.
"C'est la bonne décision, l'inverse aurait constitué une fuite en avant, aurait satisfait les plus durs dans l'entourage de Joseph Kabila mais précipité l'isolement du pays", a estimé les sources diplomatiques, en rappelant que jamais jusqu'ici la République Démocratique du Congo n'a connu de transition du pouvoir pacifique.
"Cette décision n'est pas une surprise, car Joseph Kabila restait très constant sur ce point, mais dans son entourage les opinions n'étaient pas homogènes. Et dans cette région, ce n'est pas la pratique habituelle que de passer la main, c'est plutôt l'inverse qui est la norme. C'est une posture courageuse de Joseph Kabila que d'aller jusqu'au bout de la démarche qu'il avait engagée", ont ajouté ces sources.
La constitution congolaise ne permettait pas à Joseph Kabila de se représenter aux élections de décembre.
Mardi, depuis son lieu de villégiature, le président français Emmanuel Macron a abordé la situation en RDC dans un entretien téléphonique avec son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa, qui doit se rendre assez vite à Kinshasa, précise Paris.
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"Le président de la République a réitéré son plein soutien aux efforts de dialogue entrepris par les pays de la région, l'Union africaine et les organisations sous-régionales", a indiqué l'Élysée mercredi.
Le président Macron continuera à "travailler avec les acteurs clés de la région" pour "le respect des jalons qui doivent mener à ce que les élections se passent le mieux possible". En particulier la validation des candidatures et le respect du calendrier, pour lesquels demeurent "beaucoup d'incertitudes", ont ajouté les diplomates français.
En cas de problème, "tout le monde réagira, mais avant tout la population congolaise, qui veut voter. C'est elle qui est le premier levier de pression", ont jugé ces sources.
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Le dauphin désigné est le patron du parti présidentiel PPRD et ex-ministre de l'Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary, qui figure parmi la douzaine de personnalités congolaises sanctionnées par l'Union européenne pour violations des droits de l'Homme, ce qui l'empêche de venir en Europe.
Pour la France, "il n'y a pas de bon ou mauvais candidat" car "ce n'est pas une question de casting", ont assuré les diplomates français.
La France ne voit pas non plus ce choix comme une manière indirecte pour Joseph Kabila de garder le pouvoir. "Nous avons vu des contre-exemple, comme en Angola. Il faut être très modeste sur de telles analyses", ont conclu ces sources.
Avec AFP