Les autorités rwandaises accusent Paul Rusesabagina, dont l'histoire durant le génocide a inspiré le film « Hôtel Rwanda », de « terrorisme » et de soutenir le mouvement rebelle hutu FDLR basé en RDC. M. Rusesabagina, qui vit aux Etats-Unis, gérait en 1994, à Kigali, l’Hôtel des Mille Collines où un millier de Tutsi avaient trouvé refuge.
Le procureur général, Martin Ngoga, a affirmé disposer de preuves de transferts d'argent par M. Rusesabagina, avec l'aide de Victoire Ingabire - actuellement détenue sous l'accusation de participation à la création d'une organisation terroriste - à destination des rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Paul Rusesabagina, actuellement hospitalisé à Bruxelles, a rejeté ces accusations. Dans une interview à la VOA à partir de Bruxelles, il a dit n’avoir pas envoyé d’argent au Rwanda depuis au moins sept ans. Il a accusé le gouvernement rwandais de mener une campagne en vue de le salir. « Il y avait une campagne de dénigrement qui avait été commencé par le président Kagamé lui-même par des insultes à ma personne, et puis des menaces d’élimination physique par des accidents de voiture », a déclaré Rusesabagina.
L’ancien directeur de l’Hôtel des Mille Collines a dit que sa fondatation « Hotel Rwanda Rusesabagina Foundation, a toujours été l’avocat de la solution par le dialogue. » Il a cité notamment les conférences organisées par cette fondation basée à Chicago.
« Les dirigeants du Rwanda sont des gens qui sont aussi accusés d’avoir commis un génocide contre les Hutus au Congo ; ce sont des criminels et génocidaires présumés, comme tant d’autres génocidaires présumés qui sont dans l’impasse, et qui voudraient se défouler sur la population », a déclaré Paul Rusesabagina.