"A partir de ce jour, je ne vous retiens plus", a déclaré Jean Ping dans un "message à la Nation" envoyé à l'AFP par sa cellule de communication.
"Dans cet esprit, je vous enjoins d'organiser, dès aujourd'hui et sans limite, jusqu'au départ des putschistes, toute manifestation civique conforme aux droits à la libre expression, à la liberté de manifester, et aux droits fondamentaux prescrits par la Constitution", a poursuivi M. Ping dans ce message lu selon son entourage sur deux chaînes de télévision privées qui lui sont favorables, TV+ et RTN.
Ancien ministre de l'ex-président Omar Bongo, Jean Ping, 74 ans, a toujours revendiqué la victoire à l'élection présidentielle du 27 août 2016 face au fils de l'ancien chef d'Etat.
La Cour constitutionnelle avait validé la réélection d'Ali Bongo en rejetant le recours de M. Ping.
"J'attends de vous que vous soyez les pèlerins de la protestation populaire et de sa légitime colère", a poursuivi M. Ping dans ce message diffusé au lendemain des fêtes marquant le 57e anniversaire de l'indépendance du Gabon.
Une mission d'observation électorale de l'Union européenne (MOE) avait estimé dans ses conclusions en décembre que l'élection présentait des "anomalies" qui "mettent en question l'intégrité du processus de consolidation des résultats et du résultat final de l'élection".
La première annonce de la réélection de M. Bongo le 31 août 2016 avait provoqué des violences sans précédent dans ce petit pays pétrolier d'1,8 million d'habitants (manifestations, répression, pillages, incendie de l'Assemblée, assaut des forces de sécurité contre le QG de Jean Ping). Plusieurs personnes ont été tuées dans les troubles.
Avec AFP