Cette plainte pour "diffamation, diffusion de fausses nouvelles et association de malfaiteurs", a indiqué à la presse Me El Hadji Diouf, avocat de M. Timis et d'Aliou Sall, jeune frère du président, vise notamment l'ancien Premier ministre de Macky Sall, Abdoul Mbaye.
M. Mbaye, à présent dans l'opposition, avait lancé la polémique par une lettre ouverte au chef de l'Etat en août, s'inquiétant de "l'opacité de la gestion des richesses nationales" et de l'implication dans le dossier de son frère, en tant qu'administrateur d'une société pétrolière appartenant au groupe de M. Timis.
Les personnes visées par la plainte, dont d'anciens ministres, des députés et des journalistes, "ont dit qu'Aliou Sall s'est enrichi sans cause, que c'est parce qu'il est le frère du président qu'il est dans le pétrole et s'est enrichi", a souligné Me Diouf.
"Ce n'est pas Aliou Sall qu'ils visent. C'est Macky Sall et son pouvoir", a estimé l'avocat. Selon lui, Aliou Sall, maire de Guédiawaye, une des plus grandes communes de Dakar, ne possède aucune part dans les sociétés de M. Timis, mais "on le présente comme un dealer, un magouilleur, un corrompu".
Le gouvernement a tenté en vain d'éteindre la polémique, par des démentis, la menace de poursuites judiciaires brandie le 20 septembre par le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne et la publication d'une série de contrats pétroliers signés par l'Etat, afin de démontrer sa bonne foi.
L'opposition a annoncé une marche le 14 octobre à Dakar, avec notamment pour mot d'ordre une meilleure gestion des hydrocarbures, bien que la production des gisements découverts dans le pays, essentiellement de gaz naturel, ne soit pas attendue avant plusieurs années.
MM. Timis et Sall ont également cité dans leur plainte cinq témoins, dont l'ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012), sous lequel les premiers contrats pétroliers ont été signés, et son Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye.
Avec AFP