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Les sites pollués par les déchets du Probo Koala sans danger en Côte d'Ivoire


Des manifestants protestent contre le Probo Koala, en Côte d'Ivoire, le 30 novembre 2011.
Des manifestants protestent contre le Probo Koala, en Côte d'Ivoire, le 30 novembre 2011.

Les sites pollués par les déchets toxiques du Probo Koala à Abidjan en 2006 ne sont plus dangereux, mais les dizaines de milliers de personnes intoxiquées doivent être suivies médicalement, selon un rapport de l'ONU Environnement.

"Aucun des sites où les déchets issus du Probo Koala ont effectivement été déversés ne présente une contamination supérieure aux seuils établis par le gouvernement de la Côte d’Ivoire pour la dépollution. Par conséquent, aucun de ces sites ne nécessite une intervention complémentaire, même au regard de normes internationales", conclut l'audit environnemental conduit par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), dont l'AFP a eu connaissance mercredi.

En août 2006, le cargo Probo Koala, affrété par la multinationale Trafigura, avait débarqué à Abidjan plus de 500 m3 de déchets hautement toxiques issus d'hydrocarbures. Un sous-traitant ivoirien les avait transférés dans des camions-citernes puis déversés de façon sauvage dans une douzaine d'endroits de la capitale économique ivoirienne. Au moins 17 personnes étaient mortes et des dizaines de milliers d'autres avaient été intoxiquées.

L'affaire avait provoqué un scandale international, mais Trafigura n'a jamais été condamnée par la justice.

>> Lire aussi : Nouvelle action en justice des victimes ivoiriennes de Probo Koala aux Pays-Bas

Pour établir le rapport, 130 échantillons de sol, d’eau, d’air, de sédiments, de mollusques, et de fruits et de légumes ont été prélevés en 2016 et 2017 sur 18 sites à travers la ville par des experts environnementaux du PNUE, missionnés à la demande du gouvernement ivoirien.

Si les conclusions du rapport apparaissent "rassurantes", les experts cependant "n’excluent pas que la santé des communautés soit encore affectée par leur exposition initiale aux déchets en 2006".

>> Lire aussi : Abidjan peut jouer un rôle moteur contre les carburants toxiques en Afrique

"La question de savoir si ceux qui ont été affectés au moment du déversement continuent de souffrir de troubles physiologiques ou psychosomatiques est d’autant plus cruciale qu’un suivi systématique des populations affectées n’a pas eu lieu au cours de cette dernière décennie", avertissent les experts, recommandant donc au gouvernement ivoirien la mise en place d'un vaste programme de suivi médical.

"Ces conclusions sont un soulagement pour ceux qui vivent ou travaillent près des sites de déversement", mais "onze ans après, les victimes demeurent dans le flou quant aux éventuelles conséquences à long terme sur leur santé", a réagi Amnesty International après la publication du rapport.

Avec AFP

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