L'ONG demande dans un communiqué la libération "sans délai" de Assiba Johnson, président de l'organisation de la société civile REJADD-Togo (Regroupement des Jeunes Africains pour la démocratie et le développement, Section-Togo).
M. Johnson, dont la santé est fragile, doit pouvoir "recevoir des soins appropriés et poursuivre sa mission de défenseur des droits et des libertés", selon Synergie Togo.
Assiba Johnson, qui a été interpellé à Djidjolé, quartier périphérique de Lomé, est gardé au Service de renseignement et d'investigation (SRI).
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Selon un responsable de la police, son arrestation fait suite à un rapport publié en février dernier sur le nombre de victimes de la répression des manifestations politiques au Togo, depuis le début de la crise togolaise en août 2017.
Selon ce document, les "répressions" ont fait "plus de 100 morts, généralement par balles ou par exécutions extrajudiciaires, parmi lesquels on compte des enfants, des milliers de blessés par balles ou victimes de sauvages passages à tabac (...) des milliers d'arrestations, des milliers de déplacés et d'exilés".
Le gouvernement avait rejeté le contenu de ce rapport, dénonçant des "affirmations tendancieuses et irresponsables" et avance un bilan de 14 morts, dont deux militaires.
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Depuis lors, M. Johnson "a fait l'objet d'actes d'intimidation et de menaces et avait dû entrer dans une quasi-clandestinité", souligne Synergie Togo.
De leur côté, trois associations locales (l'Association des victimes de tortures au Togo, la Ligue togolaise des droits de l'Homme et la Ligue des consommateurs du Togo) dénoncent une "interpellation brutale et une violation des droits d'un défenseur des droits humains assimilable à un kidnapping".
Elles demandent au gouvernement "une enquête impartiale effectuée sur le terrain après une levée de siège imposée à plusieurs villes du pays" pour faire la lumière sur le nombre exact d'exactions commises pendant les nombreuses manifestations de l'opposition.
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Plusieurs directeurs de publications, dont les journaux ont publié ce rapport, ont été également convoqués par le SRI.
L'opposition togolaise a organisé des marches quasi hebdomadaires pour demander la démission de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 après avoir succédé à son père, avant de s'engager dans un processus de négociations avec le parti au pouvoir, qui n'a pour l'instant donné que de très faibles avancées.
Avec AFP