La semaine dernière, les autorités italiennes, soudanaises et britanniques avaient annoncé que Mered Medhanie, un Erythréen de 35 ans présenté comme le "général" d'un réseau de passeurs agissant "avec un mépris absolu de la vie humaine" avait été arrêté fin mai à Khartoum et extradé le 6 juin vers l'Italie.
Mais présenté à un juge vendredi dans la prison de Rebibbia à Rome où il est incarcéré, l'homme extradé a assuré s'appeler Mered Tesfamarian et n'être lié d'aucune manière à un réseau de passeurs, avait expliqué son avocat à l'AFP.
Des proches et connaissances à Khartoum avaient déclaré la même chose, assurant que contrairement au Mered recherché, le Mered extradé était plus jeune, ne se déplaçait jamais et ne parlait pas arabe.
Mardi, le parquet de Palerme, chargé de l'enquête, a cependant requis son maintien en détention en évoquant "plusieurs indices à charge", en particulier son téléphone portable et son profil Facebook, selon le réquisitoire cité par la presse.
Toujours selon le parquet, l'homme extradé a reconnu avoir passé un appel téléphonique intercepté le 23 mai par les enquêteurs, avec le téléphone retrouvé au moment de son arrestation et transmis aux magistrats italiens.
Un analyse de reconnaissance vocale devra être menée pour vérifier si la voix de l'homme arrêté correspond à celle du "général" plusieurs fois enregistrée dans les écoutes téléphoniques.
Selon les autorités italiennes, Mered Medhanie est soupçonné d'être le chef de "l'une des quatre plus grandes organisations criminelles de trafic de migrants" et d'avoir organisé la traversée souvent mortelle du Sahara et de la Méditerranée pour des centaines de personnes par mois depuis 2013.
Avec AFP