Très critique envers le pouvoir, il n’hésite jamais à partager son point de vue en public. C’est d’ailleurs ce qui est à l’origine de sa radiation de la fonction publique sénégalaise. Aujourd’hui député à l’Assemblée nationale, il veut être le plus jeune à accéder à la magistrature suprême.
Ousmane Sonko est né le 15 juillet 1974 à Thiès, de parents fonctionnaires. Il grandit principalement en Casamance puis effectue ses études supérieures à l'université Gaston-Berger de Saint-Louis, où il obtient une maîtrise en droit public en 1999. La même année, il est major de sa promotion au concours d’entrée à l'École nationale d'administration (ENA) du Sénégal.
En 2001, Ousmane Sonko sort diplômé de l’ENA, section "Impôts et Domaines" et intègre l’administration publique sénégalaise. Son premier poste le conduit au Centre des services fiscaux de Pikine dans la banlieue dakaroise. Parallèlement, il continue ses études supérieures.
En 2003, il obtient un diplôme d’études approfondies (DEA) en finances publiques et fiscalité de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Il est aussi titulaire d’un Master 2 en Gestion et Finances Publiques de l’Institut Supérieur des Finances et également doctorant en droit public économique et fiscalité à l’Université Jean Moulin Lyon III.
Inspecteur principal des Impôts et des Domaines au début de sa carrière, Ousmane Sonko a été successivement vérificateur fiscal et chef de Brigade de vérification fiscale, chargé du secteur immobilier. Il a aussi été auditeur interne en charge de la rédaction de la charte de déontologie à la Direction du Contrôle Interne de la Direction Générale des Impôts et Domaines.
Après seulement trois ans dans l'administration, il participe à la création du Syndicat Autonome des Agents des Impôts et Domaines dont il est le Premier secrétaire général d'avril 2005 à juin 2012, avant de devenir Secrétaire général honoraire de juin 2012 à août 2016.
À cette période, il commence à critiquer le gouvernement et accuse l'Etat d'anomalies fiscales et budgétaires en mettant en cause le président Macky Sall.
"Voilà une Assemblée Nationale qui ne l’est que de nom, avec une majorité de députés qui ne comprennent absolument rien aux enjeux, beaucoup d’entre eux n’en ont même pas les compétences ou la formation, qui sont téléguidées ou télécommandées à partir du palais de la République", avait déclaré Ousmane Sonko.
Suite à cela, il est radié par le décret N°2016-1239 du président Macky Sall pour "manquement au droit de réserve". Cet épisode, largement relayé par la presse sénégalaise, a permis de révéler Ousmane Sonko au grand public.
Président du parti politique Pastef créé en janvier 2014, soit 2 ans avant sa radiation, il est élu député à l’Assemblée nationale du Sénégal aux élections législatives de 2017.
En janvier 2018, il sort le livre "Pétrole et gaz au Sénégal. Chronique d’une spoliation" où il accuse le président Macky Sall et son entourage de malversations dans la gestion des ressources naturelles du pays.
"Un président a été élu sur la base d’un certain nombre de slogans liés à la rupture, à la bonne gouvernance, au retour de l’Etat de droit et ainsi de suite. Et aujourd’hui on voit qu’il est en train de faire exactement tout le contraire de ce qu’il avait promis aux Sénégalais", écrit-il.
Le 16 septembre 2018, il déclare sa candidature à l’élection présidentielle de 2019. Le même jour, il publie un livre programme dénommé "Solutions". Dans cet ouvrage, il livre un diagnostic des problèmes sociaux et économiques du Sénégal et décline ses propositions pour y remédier.
La montée du leader du Pastef s'est internationalisée avec sa tournée dans la diaspora. Les Sénégalais répondent présent en investissant pleinement les salles. C’est d’ailleurs cette diaspora et la jeunesse qui constituent sa principale force, si l’on se fie à l’observateur politique Ibrahima Bakhoum.
"Ousmane Sonko a le profil jeune, il a le profil technique des jeunes, il a le discours des jeunes, il sait donc leur parler, galvaniser les foules. De ce point de vue-là, ça lui a donné le buzz. Ça lui a même donné une certaine popularité, au-delà des espérances de certains de ses supporters. Il est présent au Sénégal, il est présent dans la diaspora", explique Ibrahima Bakhoum.
Charismatique, Sonko compte principalement sur son entente avec la jeunesse pour maximiser ses chances d’être le président le plus jeune du Sénégal au soir du 24 février 2019.