"Je vous demande de répondre sévèrement aux tentatives de déstabilisation de la situation sociale et politique du pays", a déclaré M. Poutine lors d'une réunion avec des procureurs.
Il a également demandé d'être "plus actif dans la lutte contre l'extrémisme", un terme fourre-tout en droit russe qui permet de poursuivre tant les organisations jihadistes, que les militants pro-ukrainiens, les opposants politiques et même les témoins de Jéhovah.
Le mouvement du principal opposant russe, Alexeï Navalny, aujourd'hui emprisonné, avait ainsi été classé "extrémiste" en 2021 par la justice, entraînant l'incarcération de plusieurs de ses militants et l'exil à l'étranger de nombreux autres. Les événements liés à l'empoisonnement de l'opposant, avant son emprisonnement, ont fait l'objet d'un film intitulé "Navalny" et qui a été sacré lundi de l'Oscar du meilleur documentaire.
M. Navalny s'oppose à l'offensive russe en Ukraine et avait appelé les Russes à manifester leur désaccord. Les réseaux sociaux Facebook et Instagram ont également été désignés "extrémistes" et interdits peu après le début du conflit en Ukraine, tandis que leur maison-mère Meta a été placée sur la liste des organisations "terroristes".
Depuis le début de l'offensive en Ukraine, la Russie a pris une série de mesures répressives punissant toute critique envers l'armée et plusieurs personnes ont déjà écopé de lourdes peines de prison. Mercredi, un tribunal militaire russe a ainsi condamné un homme, Kirill Boutyline, à 13 ans de prison pour avoir mis le feu à un centre d'enrôlement militaire, ont rapporté les agences de presse russes.
M. Poutine a en revanche ordonné de renforcer "la protection des droits fondamentaux des militaires, des participants et des vétérans de l'opération militaire spéciale" en Ukraine, et leurs familles.