"Nous avons des informations de plusieurs sources indiquant que de telles provocations - je ne peux pas les qualifier autrement - se préparent également dans d'autres régions de Syrie, y compris dans les banlieues sud de Damas", a affirmé M. Poutine, évoquant l'attaque chimique présumée de Khan Cheikhoun début avril.
"On s'apprête à balancer de nouveau quelque substance et à accuser les autorités syriennes de son utilisation", a-t-il ajouté au cours d'une conférence de presse à Moscou avec le président italien Sergio Mattarella.
Quelques minutes plus tard, le ministère russe de la Défense a accusé les rebelles syriens d'introduire des "substances toxiques" dans les régions de Khan Cheikhoun et de la Ghouta orientale, près de Damas, afin de mettre en cause le régime et provoquer une réaction des Etats-Unis.
"Le régime de Bachar al-Assad n'a aucun intérêt à utiliser des armes chimiques. D'autant que l'armée syrienne n'en possède plus", son arsenal chimique ayant été détruit entre 2013 et 2016 sous le contrôle de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), selon le ministère.
"Les experts de l'OIAC ont confirmé la destruction de 10 des 12 sites utilisés pour le stockage et la fabrication d'armes chimiques. Les deux sites restants se trouvent dans les territoires sous contrôle de la soi-disant opposition", a-t-il ajouté.
M. Poutine a également affirmé que la Russie entendait saisir l'OIAC pour réaliser une enquête sur les événements de Khan Cheikhoun, qui ont fait 87 morts.
Cette attaque chimique présumée a été imputée par les Etats-Unis au régime de Damas, qui, quant à lui, dément toute responsabilité, et a conduit à une frappe américaine sur une base aérienne de l'armée syrienne.
Cette frappe a été qualifiée d'"agression contre un Etat souverain" par M. Poutine, tandis que le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a estimé qu'elle avait placé les Etats-Unis "à la limite de la confrontation militaire avec la Russie".
Les propos du président russe sont intervenus juste avant l'arrivé à Moscou du secrétaire d'Etat Rex Tillerson pour sa toute première visite officielle. Il doit s'entretenir mercredi avec son homologue russe Sergueï Lavrov, particulièrement sur la Syrie.
Avec AFP