Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Poutine rallie Erdogan et Rohani à l'idée d'une réunion politique en Russie


Le président russe Vladimir Poutine, à gauche, serre la main de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara, Turquie, 28 septembre 2017.
Le président russe Vladimir Poutine, à gauche, serre la main de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara, Turquie, 28 septembre 2017.

Vladimir Poutine s'est assuré mercredi du soutien des présidents turc et iranien à l'idée de réunir en Russie des représentants du régime syrien et de l'opposition, voyant une "vraie chance" de régler ce conflit malgré les doutes qui continuent d'entourer cette initiative.

Le maître du Kremlin, principal soutien de Bachar al-Assad, avait réuni Recep Tayyip Erdogan et Hassan Rohani dans la station balnéaire russe de Sotchi (sud-ouest) pour relancer le processus de paix alors que le gouvernement syrien, soutenu par l'armée russe, a repris une grande partie du territoire aux rebelles et jihadistes.

Il avait multiplié les contacts diplomatiques en amont, accueillant lundi Bachar al-Assad à Sotchi pour son premier voyage à l'étranger depuis 2015 et tenant une série d'entretiens téléphoniques mardi, y compris avec Donald Trump.

"Une nouvelle étape s'ouvre dans le règlement de la crise", a insisté Vladimir Poutine après avoir réuni pendant environ deux heures ses deux homologues.

Côte à côte, les trois présidents se sont dits favorables à la tenue d'un "Congrès" à Sotchi, une initiative russe lancée dès la fin octobre mais restée lettre morte depuis.

Elle avait alors été rejetée par l'opposition et critiquée par les Occidentaux au motif que toute discussion politique doit se tenir dans le cadre du processus de Genève, organisé par l'ONU depuis 2014 et devant reprendre le 28 novembre. Mais pour le président russe, une réunion avec des représentants des forces politiques doit servir de "stimulant" au processus de Genève.

- 'Sang sur les mains' -

La Russie et l'Iran, alliés du régime de Damas, et la Turquie, soutien des rebelles syriens, parrainent le processus parallèle d'Astana, la capitale kazakhe, qui a permis la mise en place de quatre "zones de désescalade" sur le territoire syrien.

Ces mesures ont permis d'abaisser la tension sur le terrain et de réunir autour d'une table des représentants du régime et de l'opposition pour parler de questions militaires, alors que les pourparlers politiques de Genève étaient au point mort. Moscou veut désormais trouver un relais politique à ce processus.

Mais de nombreux doutes continuent d'entourer l'initiative russe de Congrès syrien. Aucune date n'a été fixée et M. Erdogan est resté ferme sur son refus de voir les milices kurdes, qui contrôlent une partie du nord de la Syrie, participer à tout règlement.

"Nous ne pouvons pas considérer un gang terroriste aux mains pleines de sang comme un acteur légitime", a insisté le président turc.

De son côté, l'opposition est sous pression pour faire des concessions. Ses principales factions ont entamé des négociations mercredi à Ryad en présence de l'émissaire des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, qui a annoncé son intention de se rendre à Moscou jeudi.

- 'Concessions' -

Le lancement de la campagne de frappes aériennes russes en septembre 2015 a constitué un tournant dans cette guerre qui a fait plus de 330.000 morts et des millions de réfugiés en six ans.

Il a permis à l'armée syrienne de reprendre au groupe jihadiste Etat islamique (EI) la cité antique de Palmyre, une victoire symbolique, puis de chasser les rebelles de leur bastion d'Alep, dans le nord. Dimanche soir, les forces du régime ont repris Boukamal aux jihadistes, leur dernier fief urbain en Syrie.

Consacrant la position de force de Bachar al-Assad, Vladimir Poutine l'a reçu lundi dans sa résidence à Sotchi, lui donnant l'accolade face aux photographes.

"Une vraie chance de mettre fin à cette guerre civile datant de plusieurs années est apparue", a insisté le président russe au début du sommet à trois.

"Il revient au peuple syrien de déterminer lui-même son avenir (...) Il est évident que le processus (...) ne sera pas simple et exigera des compromis et des concessions de tous les participants, y compris du gouvernement syrien", a-t-il souligné.

Il a assuré que le président syrien était prêt à une réforme constitutionnelle et à des élections sous contrôle de l'ONU.

"Nous voyons une perspective nouvelle de fin de crise en Syrie", a estimé M. Rohani. "Il n'y a plus de prétexte au maintien d'une présence militaire étrangère sur le territoire de la Syrie sans l'accord du gouvernement légitime de ce pays".

Il visait ainsi la coalition menée par les Etats-Unis qui mène des frappes aériennes contre l'EI sans l'accord du régime syrien, contrairement aux armées russe et iranienne.

Avec AFP

XS
SM
MD
LG