"Si la société elle-même met au point un système de filtres moraux et éthiques, il serait juste de réduire, sinon d'exclure - mais ce serait mieux d'exclure - l'influence de l'Etat dans ce processus", a déclaré Vladimir Poutine, au cours d'un forum en Crimée avec la jeunesse russe.
"Ce que la loi interdit doit être interdit partout, sur internet, à la télévision ou dans les autres médias", a-t-il néanmoins nuancé, ajoutant être "en contact, mais pas en permanence, avec les directeurs de nos principales chaînes de télévision".
Ces déclarations interviennent dans le contexte d'un contrôle plus strict ces dernières années par les autorités du net russe, très utilisé par l'opposition, la tendance s'amplifiant actuellement sur fond de lutte antiterroriste.
En juillet, le parlement russe a ainsi voté une loi interdisant l'utilisation en Russie des "anonymizers", services web qui permettent d'accéder de façon anonyme à des sites internet bloqués dans le pays.
Les députés ont également voté une loi obligeant les internautes à s'identifier par un numéro de téléphone pour utiliser les messageries sur le web. Fin juin, Roskomnadzor, l'autorité de surveillance des médias, avait aussi menacé de bloquer Telegram, une messagerie très populaire en Russie pour son niveau élevé de cryptage.
Et depuis le 1er janvier, les entreprises web russes et étrangères sont forcées de stocker les données de leurs utilisateurs en Russie et de les transmettre aux autorités si elles en font la demande.
Avec AFP