"Notre opposition est nouvelle, elle est plurielle (...) Elle comprend des libéraux, des sociaux-démocrates, des sankaristes (du nom de l'ancien président Thomas Sankara), des centristes, des communistes, et des gens sans appartenance politique (...) Nous ne sommes pas d'accord sur tout mais nous tous sommes d'accord sur quelque chose: c'est que le MPP (Mouvement du peuple pour le Progrès, au pouvoir) gère mal le Burkina Faso", a déclaré le chef de l'opposition Zephyrin Diabré, soulevant les acclamations de la foule.
Cette nouvelle plateforme de l'opposition comprend un trentaine de formations mais surtout l'Union pour le progrès et le changement (UPC de Zephyrin Diabré) et le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, l'ancien parti de Blaise Compaoré).
M. Diabré a été pendant des années le principal opposant à Blaise Compaoré qui a été obligé de quitter le pouvoir après 27 ans à la tête du pays et l'insurrection d'octobre 2014.
Celle-ci a porté au pouvoir après un an de transition et une élection démocratique des anciens barons du régime Compaoré passés peu avant dans l'opposition et qui ont créé le MPP.
"Nos amis en face ont peur de la colère du peuple, peur d'une nouvelle insurrection. C'est normal. Comme on dit dans la tradition : +L'assassin sait que le coup de gourdin fait mal+ (...) Qu'ils fassent attention!", a lancé M. Diabré.
Le mot d'ordre "attention" a été repris à maintes reprises par les militants. Ce cri était justement un des principaux slogans pendant l'insurrection d'octobre 2014. M. Diabré a "rappelé que le peuple a faim, que les jeunes sont au chômage, que l'argent ne circule pas, que les soins ne sont pas gratuits (...) que les femmes sont dans la misère".
"La corruption est repartie de plus belle au pays des hommes intègres (Burkina Faso)", a-t-il estimé.
M. Diabré et l'ensemble de l'opposition ont présenté un programme commun ainsi qu'un "questionnaire de 200 marqueurs" pour suivre la politique du gouvernement.
Par ailleurs, le chef de l'opposition a évoqué la préparation d'une motion de censure.
La pouvoir aura "en face de lui une opposition +caillou+ (dure) (...) qui mènera son combat (...) dans la presse, dans l'hémicycle et s'il le faut dans la rue".
Avec AFP