Jusqu'alors, cette relation de cause à effet n'avait pas été prouvée scientifiquement. Le virus était cependant fortement soupçonné d'être à l'origine de nombreux cas de microcéphalies, observés en particulier au Brésil où l'épidémie a explosé.
Cette malformation, grave et irréversible, se caractérise par une taille anormalement petite du crâne et du cerveau des nouveau-nés.
Les chercheurs ont travaillé avec des cellules souches humaines cultivées in-vitro, et leur résultat a été publié dans la revue américaine Cell Stem Cell.
Ils ont déterminé que le virus infecte de façon sélective les cellules souches qui forment le cortex cérébral les empêchant de se diviser normalement pour former de nouvelles cellules ce qui entraîne leur destruction.
"Nos résultats démontrent clairement que le Zika peut directement infecter les cellules neuronales progénitrices humaines in vitro....avec une grande efficacité", conclut l'étude.
"Maintenant que nous savons comment ces cellules neuronales formant le cortex cérébral sont vulnérables au Zika, elles pourraient aussi être utilisées pour un dépistage rapide de l'infection et mettre au point de nouvelles thérapies potentielles", explique Hongjun Song, également chercheur de l'Institute for Cell Engineering et co-auteur de l'étude.
En dehors du foetus, le Zika lui-même, transmis le plus souvent par la piqure d'un moustique, ne présente pas de danger, provoquant dans le pire des cas des symptômes de rhume ou de légère grippe, passant même parfois inaperçu.
Mais avec sa propagation rapide dans plus d'une quarantaine de pays, surtout l'Amérique du Sud et les Caraïbes, on le suspecte d'être responsable du nombre inhabituellement élevé des cas de microcéphalie et d'autres syndromes graves, en particulier le syndrome de Guillain-Barré qui attaque le système nerveux.
A ce jour au Brésil, pays le plus touché par l'épidémie, 583 cas de microcéphalie ont été confirmés depuis octobre 2015, soit quatre fois plus que la moyenne annuelle historique.
Vendredi, des scientifiques en Colombie ont fait part du premier cas de microcéphalie lié au Zika, selon la revue britannique Nature.
Le résultat de l'étude des deux chercheurs a été salué par de nombreux scientifiques.
"C'est un grand pas dans la bonne direction", juge Mark Schleiss, directeur de la division des maladies infectieuses et d'immunologie à l'Université du Minnesota.
"De nombreuses autres recherches sont nécessaires pour comprendre le lien entre le Zika et la microcéphalie", estime cependant Amelia Pinto, professeur de microbiologie moléculaire à l'université St Louis (Missouri).
Le virus se transmet principalement par des moustiques mais de récents cas suggèrent également une transmission par voie sexuelle.
Avec Afp